Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.2.djvu/174

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M A LA (Il II

i :.v,

pas en vue le sacrifice proprement dit de l'époque messianique. Cependant, le sens naturel et obvie des mots employés piaule en faveur d’un sacrifice proprement dit : on offre sacrifiée fumant obla mots reviennent fréquemment dans l’Ancien Testament, et dans Malachie même, i, lt', et désignent toujours un sacrifice véritable. D’ailleurs, l’offrande pure ne s’oppose pas aux sacrifices juifs comme un sacrifice spirituel s’opposerait aux sacrifices matériels, mais comme une oblation pure s’oppose aux offrandes souillées. Ce n’est pas parce que matériels, mais parce que souillés que les sacrifices lévitiques sont réprouvés

, ms croyons que Malachie a annoncé pour l'époque messianique un véritable sacrifice, et non seulement un sacrifice métaphorique et spirituel d’adoration. Peut-on conclure davantage du i. 1 1 '.' Malachie

a t il déterminé quelque peu la nature et la forme de ee sacrifice ! Reinke, Knabenbauer, Lagrange,

Crampon pensent que le prophète, en employant le mot oblation, en hébreu minehah, a voulu Indiquer le caractère non sanglant du sacrifice nouveau, conformément a la signification spéciale et quasi technique de ce mot en beaucoup d’endroits. Lev., a, 1 s, | ; vi. 13 ; vu 9 ; Num., w. i. etc. i Ce sacrifice nouveau est appelé oblation, en hébreu minehah, mot qui désigne proprement les offrandes de grains, « le farine, de pain et de vin. C’est le mot liturgique du rituel mosaïque qui était le plus propre à désigner le pain et le vin servant de matière a la consécration du corps et du sang de Notre-Seigneur dans l’eucharistie ( Crampon). Au contraire. Schegg estime gue le mot minehah a. au *. 11. le sens général d’offrande sacrificielle qu’il a incontestablement au

.in : >.le n’agréerai plus aucune offrande de votre main '. Il voit même dans les deux mots employés par Malachie au v. Il : sacrificium incensi et oblatio, une allusion aux deux autels affectés au culte de l’Ancien Testament, l’autel des parfums et l’autel des holocaustes. Dans cette explication. Malachie aurait en vue le sacrifice réel du Nouveau Testament sans pouvoir le déterminer davantage. Van Hoonacker reconnaît que la question est difficile à trancher.

Quoi qu’il eu soit, c’esl dans le sacrifice de la messe que la prophétie de Malachie a reçu son accomplissement. Et c’est ce qu’a reconnu la plus ancienne tradition chrétienne, ainsi qu’en témoignentla Didachi, c. xiv : saint [renée, Cont. hier., IX, xvii, ."). /'. (', .. t. vu. col. 1023 ; saint Justin. Dialog., 11. /'. < ;.. t. vi. col. '<><i. et a leur suite Eusèbe, Dcm. , ., i. lu. /'. C, t. xxii, col. 89, 9 3 ; s. uni Jean Chrysostome, Ado. Jud., 5, P. G., t. xi.viu, col. 902 ; saint Augustin, Det io. Ihi. XVIII, xxxv, /'. L., l. xii, col. 594 ; saint Jérôme. In Ezech., xxi. 2."> sq., P. I.., t. xxv, col. 2'17 : etc. Ce concile de Trente aussi rappelle que la m ette offrande quam Dominus lier Malachiam nomini sua quod magnum futurum exset in genlibus. in omni loco mundam offerendam pnedixit. Sess. xxii, c. i.

2. I.'t (Ivoirine de Malachie sur le mariage. Malachie considère les mariages entre juifs et étrangers comme une perfidie et une profanation.

Ils constituent un outrage a la nation juive et

une violation du pacte qui unit les membres de la

nation entre eux et avec Jahvé en une seule famille.

il. ld-l’J. On remarquera que lt : prophète ne les

condamne pas au nom d’une loi existante qui les

aurait pn 'Jument. En effet, la loi du Deu téronome, vii, 1 sq., ne visait que les Cananéens.

! fut prise par Néliémic lors de

i. Neh.. x. 31, 't dans la suite, les

abus furent considérés cornu i irrégularités.

. i. x.

les m.iii.iges, , , v les femmes étrangères entraînaient SOUVent la répudiation des lenimes juives. Malachie condamne ces divorces. Ils sont odieux. Il est cruel de renvoyer si compagne, la femme solen nettement reconnue comme épouse par le contrat de mariage, il. 11. Jahvé les reprouve : il s’est fait

l’arbitre entre l'époux Infidèle et la femme de s.i Jeunesse, et sa sentence équivaut a la condamnation

de l'époux. C’est pour manifester sa réprobation que

laine n’a plus d’attention pour l’offrande et n’ac cepte plus rien d’agréable de leurs mains, ii, 13, II. Malachie est certainement oppose a la pratique du

divorce, il n’en condamne pas seulement les excès ; il n’en réprouve pas uniquement le luit : substituer

une étrangère à la femme juive ; il voudrait voir se maintenir l’union conjugale primitive. Cela ressort de son langage dans les. Ci et 11 : cela ressortirait plus clairement encore du. 1.">, si l’on adopte la

traduction de M. Van Hoonacker, op. cit., p. 726, 727 :

Ne les a-t-il point faits (l’homme et la femme)

pour n'être qu’un seul être, qui a sa chair et sa vie 7 Et cet être unique, a quoi tend-il ? A une postérité

pour Dieu.' Ave/, donc.soin de votre vit' — et ne sois point perfide envers l'épouse de ta jeunesse.

Malachie en appellerait en faveur de l’indissolubilité

du mariage au récit de la création du couple humain,

et son langage préparerait celui de l'Évangile, Mat th.. xix. 4-6. Mais le. 15 est très obscur. Il sullit pour s’en convaincre de jeter un coup d’oeil sur les interprétations divergentes des commentateurs. Voici, à titre d’exemple, la traduction et l’interprétation qu’en donne Crampon, La sainte Bible, t. v. p. 927 :

Aucun n’a fait cela, ayant un reste de l’esprit divin. El que lit l’un ? Il cherchait une

postérité divine. Prenez donc garde à vous-mêmes et « pie nul ne soit Infidèle a la femme (le sa jeunesse. Ayant un reste, s’il lui reslait quelque chose de l’Esprit divin mis en lui pour lui apprendre à distinguer le bien du mal. Num., xxvii, 18 ; Jos., vi, 1 ; III Reg., x, 5. — Que fit lin' Question ou objection adressée au prophète par le peuple ; l’un, c’est Abraham qui, laissant de côté Sara parce qu’elle était stérile, prit pour femme une esclave païenne, Agar. Suit la réponse du prophète : Abraham, en agissant ainsi, cherchait à s’assurer la postérité que Dieu lui avait promise, et non comme vous le faites, à satisfaire une passion grossière. Ou mieux peut-être : Mais, objecte le peuple, n’y en a-t-il pas un qui a fait cela ? Et pourtant l’Esprit est reste en lui : l’Esprit de Jéhovah ne lui a pas été oté. Réponse du prophète : Que voulait cet un ? Il cheri hait une postérité divine.

Cette invraisemblable explication, qui semble devoir son origine au Targuin, est proposée avec des variantes plus ou moins notables par beaucoup d’exégètes (Trochon, Keil, Hitzig, Maurer, etc. ». Saint Jérôme a remarqué qu’il devait être question de la création par Dieu du couple humain primitif. I.a Vulgate en témoigne : Nonne anus fecii et residuwm spiritus efus est ' Et quid anus quærit nisi semen Dei Knabenbauer, op. cit., p. 553, rapporte aussi la paraphrase suivante : N’est-ce pas le même Dieu qui a fait la femme, comme il a fait l’homme, et l’Esprit n’est-il pas commun aux deux, puisque Dieu a inspiré a Eve ce qui restait de l’esprit mis dans dam.' Et que ciit ce Dieu V Que de l’homme el de la femme naisse une sainte postérité, ce qui est impossible avec le renvoi des femmes Israélites et le mariage avec des femmes étranger*

Moins encore qu’en réprouvant les mariages mixtes. Malachie aurai ! pu, en condamnant le divorce, faire

appel a un texte de la Coi. Ce De téronome, en effet, suppose et tolère l’usage du divorce, et détermine

la procédure a suivre. XXIV, 1-1. Malachie ne contre-