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1811
1812
MAMERT — MANDÉENS


Cf. art. Léporius, col. 439. Aux c. viii-x, pour éliminer une objection Lirée par Fausle du récit évangé lique relatif à Lazare et au mauvais riche, on Huit par proposer de l’ensemble du texte une interprétation fortement allégorique. La séparation entre le riche et Lazare n’a rien de local ; elle doit s’entendre non de lieux différents, mais d'étals différents : unde quia post niortem nec pœn itère cuiquam nec peccare possibile est inler saluâtes et perditos iniransmeabile dicitur chaos indemutabilis status. Col. 708, 769 ; Engelbrecht, p. 171. Le t. IIIe se termine, c. xiv, par une série de propositions qui résument la doctrine philosophique du livre. Col 775, 770 ; Engelbrecht p. 185-187. Du Pin elles auteurs du xviiie siècle ont élé frappés de la parenté qui se remarque entre les principes de Claudien et ceux qui furent émis par Descartes ; cette coïncidence devrait-elle être rapportée à ce que Descartes aurait fait une lecture particulière de l’ouvrage de Claudien ? — II est certain du moins que les premiers scolastiques ont fort estimé son traité ; ainsi Nicolas, secrétaire de saint Bernard, dans une lettre à Pierre de la Celle, P. L., t. ccii, col. 499 C, et Bérenger, disciple d’Abélard, Apologet., ibid. t. clxxvii, col. 1809 A.

En dehors de ce traité, les mss. ont conservé deux lettres de Claudien, l’une à Sidoine Apollinaire, l’autre à un professeur de rhétorique de Vienne, nommé Sapaudus ; dans celle-ci, Claudien se plaint fort de la décadence où tombent les belles-lettres, et comme Sapaudus s’efforçait de les relever, son correspondant lui signale ceux des anciens auteurs qui pourraient lui servir à exécuter son entreprise ; ils valent la peine d'être signalés : Nœvius et Plaute, Caton, Varron, les Gracques, Chrysippe, Fronton et Cicéron. La prédominance des écrivains archaïques explique le caractère des écrits de Claudien Mamert. Les anciennes éditions publient à la suite des œuvres de Claudien diverses poésies qui ne sont certaienment pas de lui.

Editions.

L'édition princeps du De stalu aniinæ a

été donnée àBâle, 1520, par l’humaniste Petrus Mosellanus ; édition par A. Schott, S. J., Cologne, 1618, dans la Magna bibliolheca velerum Palrum de Cologne, t. v a, réimprimée dans la Maxima bibliolheca de Lyon, 1677, t. vi, p. 1045-1077, et dans la Biblioth. vet. Patrum de Gallandi, t. x, 1774, p. 417-460, d’où elle est passée dans P. L., t. lui, col. 697-780 ; édition séparée par C. Barth, Claudiani Ecdicii Mamerti de statu animæ libri 1res, Cygneae (Zwickau), 1655. La lettre à Sapaudus, publiée par Baluze, Miscellan., t. vi, p. 535, est passée dans Gallandi et de là dans P. L., loc. cit. En 1885, A. Engelbrecht a donné des œuvres de Claudien Mamert une édition critique, Corpus de Vienne, t. xi, comprenant, outre le De stalu animæ, les deux lettres à Sidoine et à Sapaudus, il a supprimé avec raison toutes les œuvres poétiques

Sources.

Renseignements fournis surtout par

Sidoine Apollinaire, Epist., I. IV, il, iii, xi ; t. V, ii, P. L., t. Lvm, col. 509, 515, 533 ; Gennade, De viris M., 83, P. L., t. Lvm, col. 1106.

Travaux.

Des anciennes histoires littéraires, qui

toutes font une place à Claudien Mamert, citons seulement : Tillemont, Mémoires, t. xvi, p. 119-126, 741-742 ; D. Ceillier, Histoire des auteurs ecclésiastiques, 2e édit., t. x, p. 3 16356, analyse très complète du traité ; Histoire littéraire de la France, t. H, 1735, p. 442-453. — Parmi les nombreux travaux modernes : A. C. Germain, De Mamerti Claudiani scriptis et philosophia, Montpellier, 1840 (thèse) ; M. Schulze, Die Schri/l des Claudianus Mamertus… iïber das Wescn der Seele, Dresde, 1883 (thèse) ; A. Engelbrecht, Untersuchungen iiber die Sprache des C. Mamertus, dans les Sitzungsberichle de l’Académie de Vienne, t. ex, 1885, p. 123542 ; Herm. Rônsch, Zur Kritik und Erklàrung des Cl. Mamertus, dans Zeilschrifl fiir wissenschaft. Théologie, 1887, t. xxx, p. 480-487 ; mais surtout l’excellent travail du P. R. de la Broise, Mamerti Claudiani uila ejusque doctrina de anima hominis, Paris, 18'J0 (thèse).

É. AMANN.

    1. MANDÉENS ou chrétiens de saint Jean##


MANDÉENS ou chrétiens de saint Jean, secte religieuse qui subsiste encore en Mésopotamie. — I. Sources. — II. Nom et histoire (col. 1812). — III. Doctrines (col. 1815). - IV. Vie religieuse (col. 1821).

I. Sources.

La source la plus importante pour l'étude de la religion mandéenne est le livre sacré des mandéens, connu sous le nom de Ginza (Trésor i ou de Sidra rabba (Le grand livre). Cet ouvrage a été publié d’abord par le suédois Matthieu Norberg : Codex Nasaneus, liber Adami appellatus stjriace Iran scriptus latineque redditus…, a Matth. Norberg, t. iii-iii, Copenhague, Frider-Brummer, s. d. ; t. iv, Lexidion codicis nasarmî, id. ; t. v, Onomasticon codicis nasunei, Lund (Suède) 1817. L'édition de Norberg, très remarquable [jour la date de sa publication, est pourtant loin d'être suffisante. Elle doit être pratiquement délaissée pour celle de H. Petermann, Thésaurus sive liber magnus, imlgo liber Adami appellatus, opus Mandseorum summi ponderis, t. i, Berlin, 1807. t. ii, lecliones codd. additamenta et corrigenda continens. Leipzig, 1867. Le livre de W. Brandt, Mandàische Schriften aus der grossen Sammlung heiliger Bûcher genannt Genza oder Sidra Rabba ubersetzt, erlâutert, Gœttingue, 1893, donne la traduction allemande d’un quart environ du Ginza avec d’importantes remarques et de précieux excursus.

Le Ginza n’est pas l'œuvre d’un seul auteur ni d’une seule époque ; mais il renferme un mélange de traités et de pièces provenant de différents écrivains ; il est même assez vraisemblable que quelques-unes de ses parties ne sont pas proprement mandéemus et exposent les doctrines de sectes assez voisines, telks que les kantéens, les manichéens, etc. Tel quel, le Ginza se divise en deux parties : la partie droite qui contient 61 traités assez longs, et la partie gauche qui est un conglomérat d’environ cent traités plus courts.

A côté du Ginza, les mandéens possèdent d’autres livres religieux : — 1. Le Kolasta, ou chants et enseignements sur le baptême et le départ de l'âme, édité sous le titre de Qolasta, oder Gësange, etc. als mandâischcr Text mit sâmtlichen Varianten nach Pariser und Londiner Manuskriplen autographiert und herausgegeben. von D r J. E.ting, Stuttgart, 1867. — 2. Le livrede Jean. Sidra de Jahja, ouvrage assez récent, qui n’a pas encore trouvé d'éditeur. Un aperçu général du livre et une traduction d’un passage — un entretien de Jésus avec Jean-Baptiste -sont dus à G. W. Lorsbach. dans les Beitràge zur Philosophie und Geschirhte de E.-F. Stâudlin.t. v, 1799, p. 1-44. — 3. LeDiivân, édité par J. Euling, Mandàische Diwan, Strasbourg, 1904. — 4. Le livre des signes du Zodiaque, écrit astrologique conservé entre autres dans un manuscrit de Berlin.

A ces livres il faut ajouter un certain nombre d’inscriptions, qui donnent des renseignements intéressants sur la foi et les superstitions populaires. On trouvera les plus importantes de ces inscriptions étudiées dans les ouvrages suivants ; H. Pognon, Une incantation contre les génies malfaisants en mandaïte, Extrait des Mémoires de la Société linguistique de Paris, t. viii, Paris, 1892 ; H. Pognon, 7nscriplions mandaïtes des coupes de Khouabir, texte, traduction et commentaire philologique avec quatre appendices, Paris, 1898-1899 ; M. Lidzbarski, Ephemeris fiir semistisclic Epigraphik, t. i o.Giessen, 1900, p. 89-100.

Ou doit enfin signaler la notice consacrée aux mandéens, désignés sous le nom de dosilhéens, par Théodore Bar-Khôni au XI » livre de ses Scholies. Cette notice, éditée et traduite par H. Pognon, Jnscriptions mandaïtes, p. 154, 155, 224-227, emprunte à des écrits mandéens bien des données originales

IL Nom et histoire. — Ce fut un carme déchaussé, le P. Ignace de Jésus, qui, au milieu du xvii siècle,