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M Wlt. HÉISME, dogm mouE

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nous appartiendra, et nous serons enfin délivrés de

i.i vie des ténèbres. tprès l’avoir entendu et l'être longuement concertée, tout Ingèrent très juste d’ac céder I sa demande. Comme Ha n’avaient aucun espoir de garder toujours leur lumière avec eux, Ils trouveront préférable de l’offrir a leur prince, avec <iui il m déeespéralent pas de régner, grâce à cet ient Comme In foule des assistants était naaposée de maies et de femelles, leur chef les poussa I s’accoupler. Dans cet accouplement, les mâles com muniquèrent leur semence, les femelles furent fécOD dées par elle. Les produits se trouvèrent en tout Semblables à leurs auteurs, ils recurent en qualité île premiers lies la plus mande partie îles forces de leurs parents l.e prince les prit, comme un tribut royal, avec contentement… Il les mangea, et il puisa beaucoup de force dans cette nourriture… Après quoi, il appela a lui son épouse, issue de sa race. iiit unie a elle à son tour, il sema en elle l’abondance des maux qu’il avait dévores, et il y ajouta quelque chose de sa pensée et île sa force, pour que son propre sens donnât forme et figure à tous ements qu’il répandait ainsi. » Epist. fundam.. citée par S. Augustin, />< natura boni. Ifi. /'. /… t mil col.

Ainsi apparut le premier homme. Adam, fruit de l’union deSaclas et de Nehroel ou Namræl.son épouse. Kn lui se trouvaient reunis la plupart des éléments lumineux possèdes par les avortons. Son corps était un microcosme : on > retrouvait « la roue des révolutions, les constellations, les trois fossés et les autres enceintes : les grandes men et les fleuves, les deux terres du sec et de l’humide, les plantes et les animaux. les montagnes et les cours d’eau, ainsi que les buttes « le terre et les tertres, le printemps, l'été, l’automne et l’hiver, les années, les mois, les heures et les jours, et même le limite et l’illimité. > Traité manich., publié par K. Chavannes et 1'. Pclliot. dans le Journal asiatique, l'. » ll, X f sér.. t. xviii. p. 338, 527.

Comme le grand monde, l’homme réunit en luimême les deux principes opposés, la lumière et les ténèbres. Plus exactement, il possède deux âmes, dont l’une est bonne et l’autre mauvaise La première, qui émane de l'Être parf.iit. ne peut commettre aucune faute, elle n’a aucune capacité pour le mal. La seconde au contraire, faite d'éléments ténébreux, est portée au mal d’une manière presque invincible. Klle est soumise à toutes les impulsions de la concupiscence, et elle devient l’occasion du péché.

Kn Adam, cette âme perverse et obscure n’avait qu’une puissance très faible. Le premier-né du prince de ce monde avait reçu en lui la portion la plus pure de la substance de ses parants, et eux-mêmes s'étaient assimilé tout ce qu’avaient de bon les autres espèces vivantes répandues sur la terre. Il était ainsi fait avec la fleur de la première substance, et c’est ce qui explique qu’il s’est trouvé meilleur que tous ses descendants.

Malheureusement, Saclas et sa compagne ne se contentèrent pas de donner naissance a Adam. Ils s’accouplèrent une seconde fois. et ils produisirent alors un rejeton aussi mauvais qu’Adam pouvait être bon. Eve, la première femme, était comme une incarnation du mal. Remplie de puissances mauvaises, elle était l’antithèse vivante d’Adam, sur qui elle allait exercer la plus funeste influence.

Fait d’esprit et de matière, participant à la fois de Dieu et du Diable. Adam devait cherchera dégager les éléments lumineux qu’il possédait en lui. La renaissance s’opère lorsque l’esprit déchu retrouve la mémoire de son premier état et se rend compte de son actuelle misère. Le salut a la science pour condition essentielle. Cette science, il appartient a Jésus

de la communiquer ans hommes. Seul, Jésus est le

maître et le sauveur. Ainsi, pour la première lois, apparat ! le christianisme dans la dogmatique main eheeiuie. Et d est essentiel de noter que la personne île Jésus semble bien jouer un rôle de premier plan dans l'économie du salut prêché par Mani. l.e prophète se donnait lui même comme l’envoyé de Jésus : l Mani. apôtre de Jésus (lu ist, par la Proxidoncc de Dieu le l'ère. écrivait il au début de VÊptttt

du fondement', cf. s. Augustin, Contra eplst, Manich.,

ti, /'. /… t. xiii, col. 176, et dans l'ÉvangUe l’iranl : Moi, Mani. l 'envoyé (le Jésus, l’ami, dans l’ainoui du l’en-, du glorieux. 1°. V. K. Millier. Ilandschri/t. lîcsti-, p. 23. Si taidixe que soit la mention du Sauveur dans le système, elle ne constitue en aucune manière un élément adventice.

La rédemption de l’homme, celle d’Adam le premier, poursuit l'ŒUVre entreprise par le Père des lumières lorsqu’il axait cherché à réparer la première faute des puissances ténébreuses. Il veul également délivrer l’esprit enfermé en Adam et en sa compagne. <i Lorsque les cinq anges, écrit An-Nadim, virent ainsi souillée la lumière de Dieu que la concupiscence avait secrètement ravie et emprisonnée en ces deux créatures (Adam et Eve), ils prièrent le Messager du salut de vie, l’Homme primitif et l’Kspril vivant d’envoyer quelqu’un à ce premier produit pour le délivrer et le sauver, lui révéler la connaissance et la justice et l’affranchir du diable. Ils envoyèrent donc Isa. i Fliigel, Mani. p. 91.

Isa n’est autre que Jésus, le lils de l’Homme primitif. S. Augustin, Contra Faust., ii, 1, t. xlii, col. 21 1. « Celui-ci, poursuit An-Nadim, vint, s’adressa à… Adam et l'éclaira sur les paradis et les cieux, l’enfer et les diables, la terre et le ciel, le soleil et la lune, il lui montra la puissance séductrice d’Eve, le mit en garde contre elle et lui inspira la crainte de s’approcher d’elle. » Flugel, Mani, p. 91. A Jésus est due de la sorte, une révélation primitive ; il est possible que certains disciples de Mani, sinon Mani luimême, aient identifié Jésus au serpent de la Genèse : Théodore liar-Khôni dit, en effet, que Jésus fit tenir Adam debout et le fit goûter à l’arbre de vie.

En tout cas, Adam commença par se montrer fidèle aux ordres de Jésus et par garder la continence. Mais Eve, conformément aux tendances mauvaises de sa nature, s’unissait d’abord à son propre père, puis à Caïn qu’elle avait eu de ce commerce incestueux : elle faisait bientôt tomber Adam lui-même. Celui-ci pourtant ne pécha que par faiblesse et ne tarda pas à se convertir à une vie parfaite.

Plusieurs de ses descendants imitèrent son exemple. D’après Sharastani, « la foi de Mani sur les lois et les prophètes était que Dieu axait envoyé avec science et sagesse en premier lieu Adam, le père du genre humain, ensuite Schit (Setln, ensuite Nuh (Noé) ensuite Ibrahim (Abraham), ensuite Bouddha dans l’Inde, et Zaradhust (Zornastre) en Perse ; et le Messie, le Verbe de Dieu et son Fsprit dans le pays des Grecs et l’Occident, ainsi que Paul après lui. » Trad. Haarbrûcker. t. i, p. 290. Les hommes parfaits ne sont pourtant qu’une exception. La plupart des hommes ont suivi le déplorable exemple d’f'.ve et de Caïn, ayant transmis la vie par le moyen de la génération. Ainsi s’est perpétué le mélange du bien et du mal ; ainsi s’est trouvée relardée la délivrance des éléments lumineux et le retour vers le Père des lumières, qui est le but dernier de la création.

Toutefois, il dépend de chaque Individu de réaliser en ce qui le concerne le plan providentiel. Nés de la chair, nous avons le pouvoir et le devoir de vivre selon l’esprit, de pratiquer en toute rigueur les préceptes de morale qu’avaient déjà enseignés les grands