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1941
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eue le résultai d’un travail rédactionnel complexe, on se reflètent les développements successifs de a tradition chrétienne, et on cherché à élucider te problème de sa composition en s’appuyant non seuleIons de la criUque littéraire, mais aussi sur les tendances dominantes qu on croit remarquer en ses diverses parties.

sur cette question.'.es sources du second évangile, nu la distinction des éléments primitifs et secondaires dans !.. tradition, l’accord est d’ailleurs loin d être fait, critiques. Pour prendre un exemple,

voici les grandes lignes du système de M. l olsy, Paris, 1912. 1 écrit primitif

it qu’une. humble noUce., sur Jésus de Na/areth où étalent consignés seulement les faitessentiels de la prédication galiléenne et la tentative messianique sur jérusalen. n dénoûment au Golgotha, notice

qui représentait bien le christianisme primitU de Pierre et des apôtres galiléens, pour qui Jésus n était rien de plus que le Messie attendu parles Juifs, et nullement le fondateur ilune religion nouvelle. I ne première série de compléments est formée par des grou le sentences et de paraboles, empruntées a ira recueil de discours, qui était, lui aussi, un écho des souvenirs apostoliques. Une seconde série de compléments est constituée par des récits de miracles et de

prophéties, ou Ton doit reconnaître des amplifications

i pieuses fictions attribuai. les a des chrétiens de la seconde génération, dont la toi ne pouvait se satisfaire des simples traditions primitives. Enfin d’autres additions et retouches doivent être le fait du dernier rédacteur, qui a donne au second évangile sa rorme actuelle, en l’adaptant à 1 Evangile paulinien, par lequel le christianisme primitif était transforme en une religion de mystère fondée sur la mort rédemptrice d’un être divin et concrétisée dans des rites d’initiation et d’union mystique, les sacrements du baptême et de l’eucharistie.

I conclusions très radicales n’ont pas cependant prévalu d’une façon universelle parmi les critiques non-catholiques ; il en est encore un bon nombre, lalement parmi les savants de langue anglaise, qui. tout en acceptant certains résultats de la critique littéraire sur la composition et les sources du second évangile, lui reconnaissent une réelle unité et une solide valeur historique, et qui en placent la rédaction .i une date relativement ancienne (avant 70).

Un point sur lequel s’accordent tous les critiques non-catholiques, même les plus conservateurs, Zahn par exemple, est la non-authenticité de la finale actuelle du second, xvi, "-2". finale qui manque dans

deux mss. importants, le Yalicanus et le Smaiticus, qui dans certains autres est remplacée par une finale plus courte, et qui. d’autre part, tranche fortement par sa facture sur le reste de l'évangile avec lequel elle parait assez gauchement raccordée.

Parmi les exégètes catholiques, un assez grand nombre (le P. Lagrange, Mgr Iiattiflol, M. Camerlynck, dom Chapman, M. Sickenberger, etc.), sans dlicr entièrement à la théorie des deux sources, admettent que l'évangile de saint Luc et celui de saint Matthieu, sous sa forme grecque, dépendent littérairement de celui de saint Marc. La question des rapports de Marc avec les Logia, dans lesquels ces auteurs voient généralement non pas un simple recueil de discours, mais un véritable évangile, l'évangile araméen de saint Matthieu, reste discutée. Sur la finale actuelle du second évangile, dont tous les savants catholiques sont unanimes à reconnaître la canonicité, la tendance générale serait a y voir une addition étrangère au texte original de l'évangile, et a l’attri buer a une autre main que celle de saint Marc

décisions de la Commission biblique pontificale rapportées plus haut sont venues cependant Influer sur

l'évolution de la critique catholique, en fixant I eus. 1

gnement ecclésiastique officiel concernant les évangiles synoptiques sur d.s positions plus étroitement conformes a la tradition. Cf. à ce sujet la préface de la y édition (1920) du Commentaire de saint Marc, par le P. Lagrange.

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rtni <i, . rR//tsÈQi i s. - ii nlti du second (vanqile. L L'évangllede saint Marc pris dans son ensemble apparaît comme l'œuvre « l’un seul auteur, si l’on en considère le plan, la langue, le style et la méthode de composition.

a) Plan. — Le second évangile n’est point unetni

ou tout serait savamment disposé en ue d’une demi

(ration, ce n’est pas non plus une histoire composée avec des préoccupations artistiques : ce n’esl autre chose que la simple narration de la vie publique de résus telle que l’avait enregistrée la tradition apostolique, dans un cadre fixé, lui aussi, par la tradition et

qu’on retrouve Identique, bien que modifie davantage

par des préoccupations d’ordre didactique ou littéraire, dans saint Matthieu et dans saint Luc On peut dire que le programme du second évangile est tout tracé dans le discours de saint Pierre chez le centurion Corneille. Act.. x, 37-43. Il y aun cadre chronologique général, déterminant deux grandes périodes dans le ministère du Sauveur : la prédication en Galilée, Mire i 14-vn, 23, et le ministère à Jérusalem avec la Passion et la Résurrection, xi, 1-xiii, 37 ; la première partie est précédée d’un préambule consacre a la mission de saint Jean-Baptiste qui prépare le ministère du Sauveur, i. 1-13 ; entre les deux grandes périodes est intercalée une section plus courte consacrée aux voyages de Jésus hors de Galilée et à la montée a Jérusalem, vii, 2-1-x, 52.

La disposition des épisodes et des discours dans ce cadre gênerai n’est pas réglée par le souci d’un ordre chronologique précis. Il y a des groupements certainement voulus par l'évangéliste, ou déjà établis dans la tradition qu’il suivait : parex., ii, 1-in, 35, une série de conflits avec les scribes et les pharisiens ; îv. 1-34, le groupe des paraboles. On distingue moins aisément le principe d’après lequel ont été choisis et réunis les miracles et épisodes divers qui constituent la fin du ministère galiléen. IV, 35-vn, 23. Mais, là même où certains critiques ne voient qu’incohérence due a des phases successives de rédaction, on découvre, en regardant de près, un ordre intérieur et un progrès logique dans le récit, qui témoignent au contraire en faveur de l’unité d’auteur : non sans doute qu’ils aient été délibérément cherches, niais c’est simplement le résultat de la fidélité de l'évangéliste à reproduire la réalité historique dans le tableau qu’il trace de l’action de Jésus, de ses rapports avec ses adversaires et avec ses disciples.

Cette progression est très marquée dans 1 enseignement de Jésus. Le Sauveur s’adresse d’abord à tous, soit devant un auditoire restreint, à la synagogue, i, 21, soit devant les foules, a, 2 ; m. 7. etc., auxquelles il fait connaître les conditions générales de l'établissement du royaume de Dieu ; il donne ensuite un enseignement particulier aux disciples qu’il s’est choisis, auxquels il révèle son rôle messianique et la véritable nature de sa mission (confession de saint l’ierre, transfiguration, annonce de la passion), et qu’il instruit en vue de l’avenir.

I B progression n’est pas moins nette dans I attitude des pharisiens et (fis docteurs, à l'égard de.Jésus. On a justement noté, Lagrange, op. cit., p. c.xxii, que « les relations de Jésus avec ses ennemis et avec