Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.2.djvu/272

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L9-Î I

MARC -MM' CARACTÉRISTIQUES DU SECOND ÉVANGILE I

décret, doivent être tenues pour Inspirées. En effet, depuis les tout premiers siècles, on l’a vii, ce morceau uré dans le texte reçu du second évangile, bien que son absence dans un pot it nombre de mss. et le o de quelques écrivains montrent qu’il a du v, i’ir. à un moment donné, certains doutes blentôl r is en faveur de l’authenticité.

uit a la valeur historique de la finale, elle n’est, pas plus que la canonicité, liée.1 sa composition p.ir saint Marc. Même si l’attribution à l’auteur de l'évangile ne paraissait pas assurée, la finale canonique n’en resterait pas moins un fragment très ancien, dont l’autorité est ittestée par le fait même de sou insertion dès l’origine a la fin d’un îles textes sacrés officiels de l'Église primitive.

Auteur </ ;.- - wgile. — La critique Interne

ne fournit aucune indication précise sur l’auteur du ad évangile. Mais, d’autre part, elle ne relève aucun trait qui soit en opposition avec l’attribution traditionnelle a saint Marc. On a dit. il est vrai, que certaines caractéristiques doctrinales paraissent peu en harmonie avec cette attribution : ce point sera discute plus loin. On peut signaler par contre des partlculaqul concordent parfaitement avec les données traditionnelles, il y a d’abord le caractère sémitique très accusé du second évangile, qui suppose un auteur d’origine sémitique, -inspirant d’une tradition qui était marquée elle-même d’une forte empreinte sémitique. La place faite à saint Pierre dans cet évangile s’explique aussi très bien si saint Marc n’est que l'écho de la catéchèse du chef des Apôtres. « Pierre, ayant été la source principale du second évangile, est aussi celui dont saint Marc a le mieux dégagé la figure. On peut même dire que c’est la seule personnalité du collège apostolique dont les traits apparaissent nettement accuses. Il se montre plein d’initiative et d’entrain, primes.uitier même et exubérant. Dans un élan de foi, il confesse que Jésus est le Christ, viii, t. l’instant d’après, lui reproche la prophétie de Quand il y a une question à poser, un sentiment a manifester, il se fait l’interprète de ses compagnons, ix, 5 ; x. 28. Appelé le premier avec son frère André, 1, 16, il est aussi le premier nommé dans la liste des Apôtres, ni, 16. Il a le privilège d'être associé, avec les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean, à trois circonstances plus solennelles de la vie du eur : la résurrection de la fille de Jaïre, v, 27, ition, ix, 2 et l’agonie à Gcthsémani, xiv, 33. Le portrait n’est pourtant pas idéalisé. Et même le second évangile, qui raconte la chute et le repentir de Pierre, ne dit pas tout ce qui est à sa gloire. Il n’a pas rapporté la fameuse promesse de Jésus à son disciple. 1 Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » Dans sa prédication, le chef des Apôtres ne se vantait pas d’un honneur que la tradition et la pratique de l'Église faisaient assez connaître. Marc, son « fils » et son interprète, a respecté cette humilité. Huby, op. cit.. p. xviii.

On a voulu interpréter sans d'>ute (Loisy en particulier » l’insistance avec laquelle Marc souligne l’inintelligence des Douze en face des enseignements et des prédictions de leur Maître comme une marque de paulinismc, l’auteur du second évangile s'étant proposé de la sorte, suppose-t-on, di >t les premiers

apôtres au profit de Paul. Mais rien n’indique vraiment cette intention polémique, et ce paulinisme de partisan », comme l’appelle le 1 je, op. cit.,

p. cxlviii, est encore moins apparent dans l'évangile de saint Marc que le paulinisme doctrinal Car nulle part on ne voit paraître, même derrière un voile, la silhouette de Paul » ; et, par ailleurs, la lenteur à comprendre et à croire des pêcheurs galiléens dont Jésus fit ses premiers discip peu invraisemblable

que, au lieu de voir dans les passages du second évangile qui la mettent en lumière une Intention svsléma tlque de dénigrement, il est beaucoup plus naturel d y reconnaître une marque de l’exactitude historique de l'évangéliste.

; ' Destinataires du sec D’après la

tradition ecclésiastique, le second évangile a été écrit à Rome à l’intention, ie chrétiens d’origine païenne.

Cela ressort également de certaines particularités de cet

évangile. Saint Mue n’insiste pas comme saint Matthieu sur l’accomplissement dans la pers nine et la vie

de Jésus des prophéties de l’Ancien restarænt, dont

il ne cite que deux : 1. 2 :  ! ~- ls., XL, 3 et l u. 111. t. De plus il traduit en grec les mois araméens qu’il cite par exemple, ^oav/pY-^ '" l ~ TaXlOà XOOJi, v, 41, aussi vii, 11. 31 ; x, 16 ; xiv, 36 ; XV, 34. Il explique également les usages juifs auxquels il lait allusion, par exemple les lustrations avant le repas, au retour du marché, le lavage des coupes et des v.isos. vii, 3-1 ; voir aussi, xi, 13 ; xiii, 3 ; xiv, 12 ; xv, 12. Enfin, on remarque dans le second évangile, plus que dans les autres, des mots latins grécisés et des latinismes qui laissent supposer qu’il a été écrit pour des lecteurs latins : par exemple, xsvrop'.esv, xv, 39, 11, 45 ; a^sy.o’J'.âTco3. VI, 27 : Srjvàpiov, vi, 37 ; xii, 15 ; xiv, 5 ; liaxr^. vii, i ; x.pà6ïTTOÇ, 11, I, ! >, 11, 12 : vi, 53 ; oSov tto'.s.v, 11, 23 = iter lacère ; to txcxvov reot^oai, xv, 15, satis/acere. Il est surtout remarquable que, xii, 12, Marc ait cru devoir expliquer le nom d’une monnaie grecque Xenrà par l'équivalent en monnaie romaine xoS^ivT/)? = quadrans.

4 » Date du second évangile. — On a vu plus haut que la tradition n’est pas très ferme sur la date à laquelle a été écrit l'évangile de saint Marc, puisque saint Irénée le fait rédiger, semblc-t-il, après la mort de saint Pierre. Le texte de l'évangile ne fournit sur ce point aucune donnée précise. On y peut chercher seulement quelques indices permettant de déterminer si la rédaction en est antérieure ou postérieure à la ruine de Jérusalem, en 70. A ce point de vue, certains critiques jugent que, avant 70, la très transparente parabole des vignerons, xii, 1-11, n’aurait pu recevoir une aussi explicite conclusion que celle-ci : , Il viendra faire périr ces meurtriers, et donnera la vigne à d’autres. » Goguel, op. cit., p. 374 Mais les termes de la prophétie n’ont rien qui suppose une connaissance précise des modalités de son accomplissement. Par contre, d’autres critiques, avec plus de raisons, estiment que le discours eschatologique du c. xiii aurait été rédigé en termes différents, si la ruine de Jérusalem avait été dès lors un fait accompli. Les allusions au Temple, xiii, 14, le vague de la perspective, les avertissements au lecteur de l'évangile, semblent plutôt indiquer que les faits annoncés par Jésus ne s'étaient pas encore produits, quand saint Marc écrivait.

II. Caractéristiques doctrinales du second évangile. — 1° But et idée centrale du second évangile. — Ce qui a été dit plus haut de l’origine de cet évangile indique déjà qu’on n’y doit point chercher le développement d’une thèse dogmatique, puisque saint Marc semble avoir eu pour intention principale de fixer par écrit la prédication de saint Pierre. Il n’en est pas moins vrai que son œuvre n’est pas une simple chronique, qu’elle vise, comme les autri es, tin but doctrinal, et que le récit des fait mettre en lumière une idée centrale lée, formulée en tête du livre : Évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu, est celle de la filiation divine de Jésus. Proclamée au baptême et a la transfiguration par une voix céleste, objet du témoignage des démons que Jésus < liasse du corps des possédés, cette filiation divine est allirmée encore dans la déclaration du centurion qui est presque