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i h Ne., Meyruels (1 Mère), la 20 avril I 1 tit tea études ecclésiastiques.i Salnt-Sulplce de Paris, et fut ordonné prêtre le 6 juin 1830. Sans situa tion officielle, il se mêla d’abord I la campagne de .in en 1832, il fut nommé vicaire à la paroisse Phllippe-du-Roule. In Essai sur le panthéisme qu’il publia en 1839 ayant attiré sur lui l’attention, il fut nommé, en mars 1841, professeur de dogme a la Ité de théologie de la Sorbonne, où il donna un ignement solide et brillant. Au lendemain de la lution de février, il fonda avec Lacordalre et un l'Ère nouivlle, où il défendit avec enthoue les principes de lu conciliation entre la démocratie et l'Église. En.iril 1849, il son retira avec toute la direction primitive, et se cantonna dans ses fonction^ académiques. D’abord fort réservé a l’endroit de Napoléon III, il accepta asseï vite le nouveau ne, qui le nomma en 1853 doyen de la Faculté. Peu à peu un rapprochement se lit entre le nouveau doyen et les ministres avec qui il entrait forcément nt.ut : a partir de 1858, Maret eut des rapports sez fréquents avec le souverain lulmém< l était nommé par le gouver nement impérial a l'évêché de Vannes. Mais le doyen de la Sorbonne n'était pas à Rome persona grata, rvi qu’il était par le parti ultra-eat ludique franHome prit prétexte de la dureté d’oreille dont il était affligé, et qui l’aurait, disait-on, rendu impropre au ministère actif ; on craignait, de fait, son libéralisme qui s'était affirmé dans l'/Vre nouvelle, son gallicanisme bien connu ; on le soupçonnait aussi. non sans quelque raison, d’approuver la politique italienne de l’empereur. Hrcf. les bulles d’institution lui furent refusées. Après de laborieuses négociations, la cour romaine accepta une transaction et Maret fut nomme evèque in partibus de Sura le '-2 juillet 1861 ; en même temps le gouvernement impérial, tout en le maintenant a son poste de doyen, le nommait membre du chapitre éplscopal de Saint-Denis.

S D influence semble avoir été assez grande sur les nominations episcopales qui furent faites jusqu’en mais l’action un peu dispersée de l'évoque de Sura ne lui faisait pas oublier son rôle de doyen de la Pacnltl. Il essaya de donner une nouvelle vie à la Sorbonne. et l’on ne saurait qu’approuver le zèle qu’il mit à lui recruter des professeurs distingués. On y vit passersousson décanat. Bautain, Cruice, Perreyve, l’reppcl. Lavigerie, Gratry, Ad. Perraud, Hugonin, d’autres encore, qui tous laissèrent un nom dans l’histoire de l'Église de France. L’institution, malheureusement, souffrait d’un vice interne qui l’empêcha toujours de recruter des élèves réguliers. Création exclusive de l'État français, les facultés de théologie, bien que les évéques tussent sur la désignation des professeurs des droits importants, n’avaient jamais été reconnues par Rome ; les grades conférés par elle demeuraient sans valeur canonique et n’attiraient la clientèle ecclésiastique. Maret s’efforça d’obtenir cette reconnaissance canonique pour la Sorbonne et les facultés similaires ; au moment ou débuta à Paris l’Ecole des Carmes, il se flatta aussi, un instant, de l’espoir qu’elle pourrait devenir le séminaire universitaire de la Sorbonne. Ses tris louables efforts en ce sens n’aboutirent jamais. En 1858 une bulle de nnaissance était prête, dont il ne restait plus qu’a discuter certains détails avec le gouvernement franévénements de 1859 interrompirent les négociations. Reprises par le président Mac-Mahon, en . elles ne devaient pas davantage aboutir. La création, a partir de 1875, des facultés libres créant un danger nouveau pour le recrutement des faillites

DICT. DE 1 lll.oi i ATH.

d'État, Maret essaya de négocier un modus vioendi tant avec les évéques protecteurs des nouvelles Universités libres qu’avec Rome ; scs avances furent repoussees aussi bien eu France qu’au Vatican, et cet échec de 1883 ne contribua pas peu a la suppression par le gouvernement français de ces établis sèment s ; Maret, du moins n’eut pas la douleur de

connaître cette destruction.

Grand partisan de la réunion d’un concile général, qui amènerait la pacification religieuse en contenant les excès du parti ultra catholique, Maret se jeta avec beaucoup d’ardeur dans les luttes qui suivirent les premières annonces de lindiction du concile du Vati

eau. Il prit nettement position contre la définition de l’infaillibilité pontificale et lut, sinon le chef, du moins le théologien le plus en vue de la minorité conciliaire : il se soumit d’ailleurs, avec la plus grande simplicité, à la définition du 18 juillet. En septembre 1873, il était élu primlcier du chapitre éplscopal de Saint-Denis : dès lNT'.i le gouvernement français se préoccupa de lui obtenir de Rome un titre d’archevêque. Léon XIII y aurait consenti beaucoup plus vite sans les résistances du cardinal Ciuiberl ; c’est seulement le 25 septembre 1882 que Maret fut préconise archevêque in purtibus de Lépante ; il mourut deux ans plus tard, le 16 juin 1884, laissant la réputation d’un prélat régulier et pieux, tout dévoué aux devoirs de ses multiples Charges, celle aussi d’un travailleur infatigable malgré la dispersion de sa vie, d’un esprit averti et liii, très au courant des problèmes contemporains.

II. ŒUVRES. — Henri Maret a laissé plusieurs ouvrages de philosophie religieuse qui ne sont pas sans valeur : 1° Essai sur le panthéisme dans les sociétés modernes, in-8°, Paris, 1839 : 2e édit., 18-1(1 ; 3- édlt., 18-15. — 2° Théodicée ehrétienne ou comparaison de lu notion chrétienne <wec lu notion rationaliste de Dieu, in-8°, Paris, 1815 ; 2e édit.. 1850, reproduction des leçons professées en Sorbonne. — 3° Philosophie et religion, dignité de la raison humaine et nécessité de la révélation divine, 2 vol. in-8°, Paris, 185(1, reproduction de leçons professorales ; c’est une étude historique, qui ne manque pas de pénétration, du problème de la connaissance au point de vue religieux ; l’auteur y combat vigoureusement le traditionalisme et défend les thèses augustiniennes sur l’origine des idées. Au concile du Vatican, il intervint le 28 mai dans la discussion du texte relatif à la façon dont l’homme s'élève à la connaissance de Dieu (Denzinger-B., n. 1806), et lit préciser que le texte présenté par la commission n’entendait pas déclarer la vérité exclusive du système péripatéticien. — 4° La vérité catholique et la paix religieuse. Appel à la raison de la France, in-8°, Paris, 1881. C’est une réfutation des principaux systèmes philosophiques contemporains opposés au théisme et au christianisme, suivie d’une apologie philosophico-théologique de la religion révélée. La troisième partie, d’ordre plutôt politique, tend à montrer qu’il n’y a pas incompatibilité entre l'Église et la société moderne : manifestation de l’esprll conciliateur » dont Maret a fait preuve au cours de toute sa carrière.

II faudrait citer aussi un nombre respectable de discours, d’articles de circonstances, etc. Signalons au moins :.">" L'Église et la société laïque (extrait du Correspondant du 25 janvier 1845), suivi d’un discours sur les attaques dirigées contre l'Église, prononcé a la Sorbonne le 19 décembre 18 11, Paris, 1845.- -6" Amélioration de la discipline ecclésiastique par Mgr l’ancien évique de Digne, archevêque de Parts, Paris. 1848, reproduction d’articles parus dans V Ere nouvelle, sur

les réformes effectuées a paris par Mgr Sibour dès son arrivée. — 7° L’anttchristtantsme, Paris. 1864,

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