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MARIAGE DANS LES PÈRES LE SACREMENT

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damnarl secundo » nupttas, sed tnferiiu

honomri. ::t bonum sondai rirginitatis quod

tlegit fUta tua ::<tias, sic nec riduitus

indas, a. 6. P. /… t. xi. col. 133. Il l’appâte IUT la doctrine île saint Paul ; et poursuivant le raisonnement de l’Apôtre, il ne veut même

  • troisièmes uoees, les quatrièmes,

ni les su tilsque Paul a dit simplement : la

femme est lit>re quand son mari est mort, qu’elle se marie a qui elle veut : quis sum qui putem deflntendum quixi itolum video définisse ? a, l.">, col 439.

. pourquoi, tout en respectant le sentiment de . enanoe qui pourra empêcher la veuve de se l limite, il n’ose pas pour cela la contner et élever son opinion contre l’autorité de .ture. Reste pourtant l’appel au plus parfait : Quod autan dico univiree oiduse, hoc diea omni vidum : bea : <ic permanseris, a. 15, col. 440.

Dans cette longue enquête sur une question morale qui ié les esprits dans les cinq première

.s. nous n’avons pas relevé tous les témoignages, ni cité tous les documenta. La conclusion qui s’en t te et très certaine, c’est qu’il faut se tenir contre des généralisations hâtives qui

attribuent à l'Église dans son ensemble des préventions défavorables au mariage, ou la condamnation formelle des secondes noces. L'Église, au contraire, en dehors des rares exceptions que nous avons relevées, est restée Adèle a la doctrine de Jésus et de saint Paul. Si elle a toujours convié les aines à s'élever aux sommets par la continence dans la virginité ou le veuvage choisis pour Dieu, elle n’a jamais eu de îté pour les Ames plus humbles qui n’ont pas entendu l’appel des privilégiés ou moins courageuses qui n’ont pas osé le suivre.

le sscreubst DE u±RiAGE. — Cette question a incomparablement moins préoccupé les Pères que la précédente. Ils ne pouvaient pas se demander s il convenait de placer le mariage dans la liste des sacrements, et c’est seulement en recueillant les éléments épars dans leurs œuvres que l’on peut se rendre compte de leur pensée et des progrès de la doctrine. Et pourtant l’importance de cette question n'échappe à personne, puisqu’il s’agit de retracer, autant que possible, la marche qu’a suivie l'Église pour faire sortir de la simple indication de l'Écriture la formule très nette du dogme, telle que l’ont élaborée les scolastiques et définie les conciles.

Dans ce travail de recherche, il y a deux écueils également à craindre : le premier est de laisser perdre les moindres parcelles de vérité, parcelles d’autant plus précieuses qu’elles sont plus rares ; le second serait de prêter aux Pères nos pensées et d’interpréter leurs expressions forcément imprécises d’après ce que nous apprennent les définitions de l'Église. Ce qui importe, c’est de savoirce qu’ils ont pensé afin de noter les progrès qu’ils ont fait faire à la connaissance du dogme. Or. sur le point dont il s’agit, l'Évangile et saint Paul fournissaient les données suivantes : 1. Institué par Dieu pour conserver et propager la race humaine, le mariage a été relevé de la déchéance qu’il avait subie par Jésus-Christ qui l’a sanctifié et restauré, en lui rendant son unité et son indissolubilité primitives. — 2. Cette restauration impose aux époux chrétiens des devoirs que l’expérience des siècles passés a montrés trop lourds pour la nature humaine laissée à ses propres forces. Elle suppose donc que Dieu donnera aux éprjx les grâces sans lesquelles le mariage serait un Joug insupportable. — 3. Le mariage chrétien trouve son idéal dans l’union mystique de Jésus avec son Église ; ce symbolisme porte au divin la sublime dignité du mariage et fait pressentir son efficacité sanctifiante.

Les Pères vont développer ces trois Idées. Noua

trouverons une lumière de plus dans le fait que l'Église

veut intervenir pour bénir le mariage de ses enfants ; et il sera intéressant de voir si le sens de plus en plus

complexe du mot særamentum appliqué au mariage ne peut pas nous fournir un renseignement. 1 » Lc mariage sanctifié par Jisus-Christ. -- Les

Pères en trouvent une preuve surtout dans le lait Hiie Jésus a voulu, des le début de sa vie publique, assister aux noces de Cana et y accomplir son premier miracle.

Ce fait prend, aux yeux des Pères, une Importance de premier ordre ; car ils voient dans la démarche du Christ non pas seulement l’intention de manifester sa sympathie aux deux époux de Cana, mais celle de montrer aux époux de tous les siècles la haute estime dans laquelle il tenait le mariage, de leur enseigner avec quelle élévation d’Ame ils devaient le célébrer et de sanctifier avec le mariage lui-même la naissance des enfants. Ainsi, parmi de nombreux textes, saint Épiphane, ILcrcs., ii, 30, P. G., t. xli, col. 012 : t II me semble que Jésus fut invité pour deux raisons : d’abord afin d’entourer de chasteté et d’honnêteté les noces dans lesquelles la passion des hommes débordait comme une eau furieuse, et aussi pour en adoucir les peines futures par la suavité du vin qui enlève les chagrins et par la grâce. » Saint Augustin, In Joan., tr. ix, 2, P. L., t. xxxv, col. 1459 : Ad hoc ergo Dominus venit ad nuptias ut conjugalis castilas flrmaretur et ostenderetur særamentum nuptiarum. Saint Cyrille d’Alexandrie, In Joan., II, i, 2, P. G., t. lxxiii, col. 223, 224 : a Comme on célébrait les noces en toute chasteté et honneur, la mère du Sauveur était présente. Il vint lui aussi avec ses disciples, non pas tant pour prendre part au festin, que pour faire un miracle et sanctifier le principe de la génération charnelle de l’homme. Il convenait en effet que celui qui devait renouveler la nature humaine et l'élever à un état plus parfait, non seulement accordât sa bénédiction à ceux qui étaient déjà au monde, mais préparât sa grâce à ceux-là mômes qui devaient naître dans la suite et sanctifiât d’avance leur naissance. »

Les Pères voient une autre preuve de la volonté de Jésus dans la restauration par laquelle il rendit au mariage ses deux propriétés primitives. Cette idée, sur laquelle ils ont moins insisté, a été parfois affirmée, par exemple dans la lettre écrite au pape Sirice par saint Ambroise et le concile de Milan, vers 389 ; le concile remercie le pape d’avoir défendu les prérogatives de la virginité, tout en ne condamnant pas le mariage : Ncque nos negamus sanctificatum a Christo esse conjugium, dioina voce dicente : Erunt ambo in carne una et in uno spiritu. S. Ambroise, Epist., xlii, 3, P. L., t. xvi, col. 1121.

2° Le mariage chrétien, garantie de la grâce divine pour les époux. — On serait heureux de trouver sous la plume des Pères une de ces formules très nettes auxquelles la théologie nous a habitués. Ce qui, pour nous, caractérise un sacrement, c’est qu’il produit la grâce qu’il signifie. Les Pères ne pouvaient avoir une pareille précision de langage et on ne peut sans anachronisme s’attendre à la trouver chez eux. Du moins ils ont cru et enseigné que la grâce est donnée aux époux, qu’elle fonde leur union et en assure la fermeté, qu’elle est la réponse de Dieu à la confiance de ceux qui se marient en lui. Au fond, qu’avaient-ils à dire de plus ?.N’est-ce pas ce qui importe aux époux chrétiens ? Dieu présidant à leur union. Dieu la bénissant pour la rendre indissoluble, Dieu assurant a tx conjoints pour l’avenir les grâces dont ils auront besoin pour rester fidèles, cette conception du mariage chrétien représente peut-être le progrès le plus notable