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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.2.djvu/37

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MACHARÉES (LIVRES DES), CONTENU


mille hommes, et deux mille chevaux. Les Juifs, qui ne sont que trois mille combat tant s, perdent courage et se débandent. Judas attaque pourtant avec les seuls huit cents hommes qui lui restent. Il met en fuite l’aile droite ennemie et la poursuit jusqu’auprès d’Azot en Philislie ; mais l’aile gauche se replie sur lui, et il succombe, ix, 1-22.

A Judas succède son frère Jonathan. Aussi souple politique qu’habile capitaine, celui-ci après une fuite prudente au désert et un léger revers éprouvé sur le Jourdain contre Bacchidès, sait utiliser au prolit de la religion et du pays judéens les compétitions qui surgissent tout à point entre prétendants au trône de Syrie. En attendant, il met en déroule le même Bacchidès, soutien d’Alcimus, sous les murs de Bethbasi, dans le désert, fait la paix avec lui, se retire à Machinas au nord de Jérusalem et de là, sept ans durant, « gouverne le peuple et fait disparaître les impies ». ! X, 23-73. En 160 (152 av. J.-C), un certain Alexandre Bala, soi-disant fils d’Antiochus Épiphane, dispute à Démétrius la royauté. Démétrius entend conclure alliance avec Jonathan, qui revient alors à Jérusalem, la rebâtit et la fortifie, x, 1-14. Mais Alexandre offre aussi son amitié et son alliance à Jonathan, lui confère la dignité et la charge de grand prêtre, le titre d’ami du roi, la pourpre (vêtement des souverains) et une couronne d’or. « Jonathan revêt la sainte étole, le septième mois de l’an 160 (avril 152) à la fête des tabernacles, puis rassemble des troupes et se procure une grande quantité d’armes. »

Démétrius renouvelle ses offres, cette fois magnifiques ; les Juifs les dédaignent et s’attachent à Alexandre, x, 15-47. Alexandre bat Démétrius, s’allie à Ptolémée VI Philométor, le reçoit à Ptolémaïs (Saint-Jean-d’Acre), où Jonathan comblé d’honneurs se voit nommé « général et gouverneur de province » (Judée), x, 48-66. Trois ans après, en 165 (148147 av. J.-C), le fils aîné de Démétrius, Démétrius II Nicanor, revendique à son tour la royauté. Son général, Apollonius, gouverneur de la CœléSyrie défie Jonathan en bataille rangée. Celui-ci assiège et prend Joppé, et poursuit Apollonius jusque vers Azot. Le sort du combat se décide en faveur des Juifs. Les Syriens en déroute pénétrent dans la ville. Jonathan les suit jusque dans le temple de Dagon qui est livré aux flammes. Alexandre le remercie, et lui décerne 1' « agrafe d’or, présent que l’on fait d’habitude aux princes, parents des rois ». x, 67-89. Cependant le roi d’Egypte, Ptolémée Philométor, rompt avec Alexandre, s’attache Jonathan, fait son entrée à Antioche, « et ceint le diadème d’Asie ». Alexandre est battu, s’enfuit en Arabie où il trouve la mort, et Ptolémée vainqueur meurt aussi trois jours après. Démétrius II devient seul roi, en 167 (146-145 av. J.-C), et hostile à Jonathan. Le hardi Machabée n’en a trop grand souci ; il fait pousser le siège de la citadelle syrienne, à Jérusalem, et se rend en personne à Ptolémaïs, où de riches présents lui gagnent les bonnes grâces de son ennemi. Il en revient confirmé dans sa charge de grand prêtre, avec franchise d’impôts pour les gens de sa nation et agrandissement de son gouvernement de Judée, xi, 1-37. Aussi soutient-il, par une troupe imposante d’auxiliaires juifs, Démétrius contre les insurgés d’Antioche et ainsi contribue à l’affermissement du trône royal. Mais, par la suite, Démétrius l’ayant « traité fort durement », il s’allie avec un certain Tryphon, créature d’Alexandre Bala, qui réussit à proclamer roi Antiochus VI Dionysus, jeune fils de son ancien maître et protecteur. Jonathan tient campagne contre l’armée de Démétrius détrôné et la met en déroute sur les bords de lac de Gennésareth. De Jérusalem il envoie des ambassadeurs à Rome pour renouveler l’alliance, à Sparte, en témoignage d’an cienne amitié et fraternité. XI, 38- xii, 23. Il parcourt le pays à la poursuite des Syriens fidèles à Démétrius, construit des forteresses en Judée, surélève les remparts de Jérusalem, isole par un grand mur la citadelle toujours occupée par une garnison syrienne. C’est alors que Tryphon, qui songe à se défaire du jeune Antiochus pour ceindre lui-même le diadème, trahit son allié, l’attire dans un guet-apens, à Ptolémaïs, s’empare de sa personne et réunit une armée pour envahir et se soumettre la Judée, xii, 24-53.

Simon, « frère de Judas et de Jonathan », prend alors en main « la cause d’Israël », rassemble des troupes, achève en hâte les retranchements de sa capitale, paie à Tryphon une forte somme soi-disant due par Jonathan et remet comme otages deux des fils de celui-ci à l’usurpateur. Mais Tryphon ne relâche point Jonathan ; il le fait enfin mettre à mort, irrité de se heurter partout à Simon et à son armée. Il tue aussi le jeune roi Antiochus et règne à sa place, xiii, 1-32. Simon continue à fortifier et à munir d’approvisionnements les forteresses de Judée, puis se rapproche de l’ancien roi Démétrius II lequel, puissant encore, lui reconnaît définitivement la suzeraineté de la Judée par exemption de tout impôt et concession de propriété pour toute forteresse par lui bâtie. Israël se reconnaît alors « affranchi du joug des païens ». C’est l’an 170 (143-142 av. J.-C), « l’an premier de Simon, grand prêtre, général et gouverneur des Juifs ». Aussitôt Simon assiège Gazara, sur les confins de la Philistie, s’en empare, la peuple de Juifs fidèles à la Loi, et y établit en résidence son fils Jean, nommé général de toutes ses troupes ; il expulse enfin de la citadelle de Jérusalem la garnison ennemie et « y fait son entrée le vingt-troisième jour du second mois de l’an 171 (mai 142 av. J.-C), avec des rameaux de palmier, au son des lyres, des cymbales et des harpes, en chantant des psaumes et des cantiques ». Il décrète que ce jourlà sera fêté chaque année, xiii, 33-53. Sous son heureux gouvernement, les Juifs jouissent de la paix. On renouvelle l’alliance avec Sparte et avec Rome. Une inscription sur tables d’airain, projetée « le 18 Eloul 172 (septembre 141 av. J -C), l’an 3 du grand prêtre Simon prince du peuple de Dieu », rappelle, dans l’enceinte du temple et au trésor, les éminents services rendus au peuple, au territoire, au sanctuaire, à la Loi par la glorieuse famille de Mattathias, spécialement par Jonathan et par Simon, xiv. En 174 (139138 av. J.-C), Antiochus VII Sidètès plus jeune fils de Démétrius Soter, recherche d’abord l’alliance de Simon contre Tryphon ; mais dès qu’il tient l’usurpateur à sa merci dans Dora, au bord de la mer, il refuse les secours du prince juif, lui reproche ses succès, exige mille talents pour les villes et districts conquis en dehors des limites de la Judée et menace de la guerre en cas de refus. Simon offre cent talents seulement pour Joppé et Gazara. Antiochus irrité dépêche contre lui Kendébéus, commandant de la province maritime, avec une armée. Jean et Judas, fils de Simon, attaquent cette armée près de Modéin, berceau de la lignée machabéènne, la mettent en pleine déroute et la poursuivent jusqu'à Azot. xv-xvi, 12. En l’année 177, au mois de Sabat (février 135 av. J.-C), le gendre de Simon, Ptolémée, fils d' Aboub, gouverneur de la plaine de Jéricho, voulant devenir le maître du pays, attire son beau-père et deux de ses fils, Mattathias et Judas, dans un fort et les fait périr au cours d’un festin. Il demande à Antiochus le gouvernement de Judée et envoie des hommes pour tuer aussi Jean à Gazara. Jean, averti à temps, fait exécuter les assassins, xvi, 11-24. Et c’est la fin du livre.

Il est tout à fait clair que le but principal de ce livre est de raconter à la manière d’une composition de caractère historique, avec le souci d'être exact et