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MARIAGE. FORMATION Dl LA DOCTRINE CLASSIQUE

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prédication en Franco, cf. l ecoj il » - la Marche, lu

chaire français » au Moyen Age, spécialement au

Mile siècle, Paris. 1868 (sur le mariage : p. 397-404),

tecondalrement, L. Bourgain, La chalrt française

ih si de, Paris. i S7 »  » : sur la prédication en Aile magne au Moyen ~c. l Michæl, Geschtchte des

tchen Volkes, Fribourg. 1899, (. ii, c. iii, avec bonnet Indications bibliographiques, notamment

l>. 144, n.. ;. i n sermon était prononcé s l’occasion « !. la cérémonie du mariage ; 1 ecoj <le la Marche parle, eu outre, d’un sermon a l’occasion du contrat (p. 398)

donner les précisions désirables. Les dernières sources que nous avons mentionnées offrent, on le voit, un double intérêt : elles montrent d’abord, l’adaptation <le la théologie savante A la vie populaire. C’est à ce titre que nous les axons présentées. Il serait intéressant de préciser les modes de eette adaptation et quelles tendances s’y manifestent et quel esprit y préside : ainsi, la part respective faite dans les serinons aux clichés scolaires ou traditionnels n uns pratiques des Qdèles. Cette seconde part laisse voir le second intérêt de nos sources : elles nous éclairent sur le monde pour lequel étaient faites les nuances de la théologie classique.

Oræ monde « loi ! être étudié. L’histoire des vérités

tatiques et des doctrines théologiques ne peut être tout à fait intelligible à qui s’enferme dans le domaine d ins prendre vue sur le monde vivant

pour lequel sont définies ces vérités et proposées ees

ines. Ce n’est pas seulement a l’exégèse désinui hasards de la recherche que sont dus I exploitation, l'éclaircissement des vérités chrétiennes. L'état des mœurs rend nécessaires bien des progrès de législation et de doctrine. La sévérité plus on moins grande des règles sur l'étal et sur le contrat de mariage s’explique en quelque mesure par les

ins moraux des fidèles ; il est donc intéressant de

r quelle idée les hommes du Moyen Age se lai du mariage et de l’amour, quels relâchements IT'.sJise eut a prévenir ou à combattre. Les ouvrages de Ch. Y. Langlols, sur lu vie en France au Moyen

d’après quelques moralistes du temps, Paris, 1908 ; Lu de en France au Moyen Age. Paris, 1924, contiennent maint détail utile ; on ne lira pas sans profit Flamenca ou les lamentations de Mahieu. Voir encore A. Méray, Lu vie au temps des COUTS d’Amour, Paris, A. I.ecoy de la Marche. Lu société nu XIIIe siècle, Paris. 1880. On a déjà tiré beaucoup de renseignements

-'urces littéraires : voir, par exemple, E. Spirgatis, Yerlobung und Vermàhlung im altfranzôsischen v<dkslùmlichen Epos, Berlin, 1894, spécialement p. 20 sq. ; L. Gautier, La chevalerie. Paris. 188 1 ; H. liarth. l.iebe und Ehe im allfranzi sischen l’ahet und in der mitlellhcchdculschen Xovelle, Berlin, 1910 ; F. von Reitlenstein, Liebe und Ehe im Millelalter, Stuttgart) 1912. Nous pensons qu’il y aurait beaucoup île renseignements à recueillir dans certains textes comme la Vie de saint Alexis.

L’Iconographie du mariage, dont on a fait bon usage pour l'étude des premiers siècles chrétiens, pourrait préciser sur divers points notre connaissance des idées et des médiévaux, puisque les textes scriptu raires relatifs a l’institut ion divine, aux noces de Cana, aux vierp i aux vierges folles, ont inspiré les

sculpteurs, les peintres et les maîtres-verriers, et qu’il

! ans les manuscrits. îles représentations de la cérémonie du mariage ; voir par exemple Bédier et Ilazard. Histoire de la littérature française, t. I, p. 39. L’ouvrage

Iry sur la théologie des peintres, l’article de s. igette. dans Annales archéologiques, t. xxvii, p. 385 sq., les étude > générales sur l’iconographie chrétienne ne contiennent rien d’utile sur notre sujet. La représentation des scènes bibliques ou évangé liques qu<- nous avons Indiquées eal étudiée dans les beaux ouvrages d'É. Maie.

Comment l'Église a christianisé certaines coutumes ires anciennes et composé les cérémonies religieuses du mariage, les llturgistes nous l’apprendront. Les théologiens oui presque unanimement regardé la

bénédiction nuptiale comme un « ornement. un décor i du sacrement. et nous dépasserions les bornes naturelles de ici article si nous entreprenions une histoire de la bénédiction nuptiale. Cependant, il nous en faudra dire linéiques mots, à propos des formes du

mariage et nous utiliserons en cet endroit les rares

lexles publiés dans Marlènc. De antiquts Ecclesit !

ritibus. l. L c. i. Venise, 1788, t. ti, p. 120 sq., et les

travaux de V. Thalholcr. Ilundbuch der katholischen Liturgik, Fribourg en-B., 1912, t. ii, p. tbi ; Th. Klleloth. Ltturglsehe Abhandlungen, t. i. Die Etnsegnung der Ehe…, Schwerin, 1854 ; ceux de II. Cremer et A.. Dieckhoff, que nous citerons plus loin ; A. Eve ling, Ehescheidung, Eheschltessung und kirchltche Trauung, Gutersloh, 1904 ; W. von llôrmann. Die tridentinische Trauungsform in rechtshistorischer Heur theilung, discours rectoral, Czernowitz, 1904. Toute l’histoire des rites nuptiaux mérite l’attention du théologien. Ces rites traduisent la foi de l'Église el

aussi des croyances populaires dont beaucoup sont

antérieures au christianisme. Voir les études déjà anciennes de I". llofniann, l’her den Verlobungs-und den Trauring, dans Comptes rendus de l' Académie de Vienne, 1870, t. i xv, p. 825 sq. ; de.1. Hoffmann, sur {'Histoire des /ormes du mariage, dans Theol. prukt. Monatsschrtft, 1891, t. i. p. 745 sq., et surtout les tra vaux récents et 1res remarquables de E. Chénon, lieclierches historiques sur quelques rites nuptiaux (exlrait de la Nouvelle revue historique de droit…, 1912) ;.1. l'ïcisen, Dos Eheschliessungsrecht Spaniens in Westgotischer, mozarabischer und neuerer 'Lcit. et Das Eheschliessungsrecht Grossbritaniens und Irlands, Paderborn, 1918 et 1919 ; W. Abraham, La manière de contracter mariage dans l’ancien droit polonais, I.vwivv. 1925 (compte rendu dans Zeitsehrijl der Savigny Stiftung, kan. Abtheil., 1926, p. 557-569 ; les conclusions de cet ouvrage Important seront bientôt utilisables pour les historiens français, grâce au Mémoire que prépare sur le même sujet un étudiant strasbourgeois). Dans un article de la Revue d' histoire du droit, 1926, p. 38, note 2, dom L. Gougaud annonce une étude prochaine sur Le rituel nuptial dans le passé.

On le voit, les sources d’information sont extrême ment variées. La plus importante, et de beaucoup, pour l’histoire de la théologie, ce sont les Commentaires sur les Sentences. — Pour simplifier les citations il nous arrivera souvent de n’indiquer que la distinction et la question des Commentaires sur le livre IV, auxquelles nous renvoyons. Ex. : saint Bon aventure, dist. XXVI, q. ni = saint Bonaventure, Commentaria in IV libros Sententiarum, t. IV, dist. XXVI, q. m. L Causes du développement de la doctrine. La

cause principale de l’amplification de la doctrine du mariage au xine siècle, il la faut évidemment chercher dans le développement général des sciences religieuses et plus précisément de la doctrine des sept sacrements. Plusieurs circonstances onl spécialement hâté ou favorisé l'œuvre de la théologie sur le point qui nous occupe.

C’est d’abord l’hérésie qui a Incité hs théologiens,

dès le xir siècle, a expliquer et a justifier l'étal de

mariage, on sait, principalement par l’histoire des

premiers siècles, que les vérités tacitement admises par tous les chrétiens ne sont, très souvent, fixées dans des formules que pour répondre aux négations des sectes. Les préoccupations de Pierre le Chantre el de Robert de ('.ourson ne sont peut-être pas sans rap-