Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.2.djvu/396

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sonim specie sunt divers* cmuMM effkitntes : stà sacramentum et contractas institue sunt dioersm specie : erga

divers* sunt causte efficientes : sed consensus est contractas causa : eruo non est causa matrimonii. Albert le Grand, In IV™ Sent., dlst. XXVII, art. La difficulté était encore d’expliquer comment un acte purement humain peut être cause efficiente d’un signe de sainteté, engendrer, en Un de compte, un elTet transcendant, la grâce. Le consentement manifeste la volonté de l’homme. N’est-ce point la volonté divine qui lait le sacrement ? Matrimonium e-t sacramentum. sed in omni sacramento effl est dirina tnrttts, ut dicii Augustinus ; eryo in matrimonio causa efficiens est dioina virtus : ergo

-.sus mutuus non est effidens causa matrimonii. Ubert le Grand. ibid.

ert If Grand résoud la question, selon le procédé qu’il affectionne, par une distinction : îles sacrements parement divins, il sépare ceux qui sont en rapports directs avec l’activité de l’homme : la pénitence, le mariage : Istud sacramentum, ut prius determinatum est. non est tantiim dioinum ; et dictum Augustini intelligitur de sacramentis tantum dioinis : istud autan eiim sit circa actus hominum, ab actibus hominum dependet. sicut et ptrnitentia in quibusdam actibus suis. Ibid.

nt Thomas répond plus directement à la question en distinguant la cause première et les causes secondes instrumentale-. : Sacramentorum prima causa est dioina virtus. qu « in eis operatur salutem. sed causse seconde instrumentales sunt materiales operationes ex dioina institutione effleaciam habenles ; et sic consensus in matrimonio est causa. In I 'um Sent, dist. XXVII, q. i. a. 2, sol. 1. ad 1 UI ". L’opinion commune vers la lin .lu Moyen Age est exprimée par Thomas de strasbourg J ilist. XXVI : Matrimonium nonsolum causaliter dependet ab humana roluntate. sed principaliter dependet ex dioina institutione. Le mariage n’est pas un contrat purement humain, déclare saint Bonaventure, mais, a cause île son indissolubilité, lenet rationem sacramenti.

On ne s'étonnera point de retrouver appliquées au

ment les expressions mêmes dont les théologiens ont usé pour caractériser le rôle assigné dans le contrat a la commixtio carnalis. Ainsi, saint Bonaventure : Si toquamur quantum ad ess : necessitatis, oerum est quod sacramentum matrimonii ess ? habet sine commixtione carnis. si autem quantum ad esse plenitndinis, sic est de eius integritate. In /"um Seni., dist. XXVI, q. m. Et la logique leur commande également de ne point imposer pour l’existence du sacrement des

.nités non requises pour l’existence du contrat. Il faut considérer comme tout à fait fantaisiste, par exemple, cette (ilosc du xive siècle que Thaner a

ilée dans les Comptes rendus de l’Académie de Vienne, t. lxxix, p.231, et qui.se fondant sur la décrétai du pseudo-Lvariste, exi^c la dot pour la formation du sacrement. La seule difficulté sérieuse sur le point qui nous occupe sera de déterminer le rôle de la bénédiction nuptiale. Comme elle suppose une ana approfondie du sacrement (forme, ministre, efflîé), nous l’examinerons dans la seconde série de problèmes.

Les nséquences de l’identité du contrat et du sacrement, en ce qui concerne la formation du lien, sont multiples Nous avons déjà signalé que, si le consentement fait produire immédiatement au contrat tous les effets sans aucune traditio. c’est par faveur pour le sacrement. pe la même idée, les canonistes tirèrent un correctif assez curieux à la théorie générale des vices. Dans les contrats consensuels, le dolùl dans causam contractui. la manœuvre frauduleuse qui provoque la formation du contrat, est une cause de

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nullité. Mais comme elle procure, en lin de compte,

un bien spirituel, on ne l’appellera point dol. l’anor mitanus, IncS, A. tll, xvii. En fait, cependant le dol

aura souvent pour résultat d’occasionner nue cireur qui, dans les cas les plus grave*, sera « anse de nullité.

h. i.e problème de la causalité efficiente étant résolu, la difficulté renaissait, plus grave, quand ou considérait le problème des causes finales.

Peut-on admettre que le sacrement se (orme quand

les époux ont en vue une fin peu honorable, la richesse

ou le plaisir ? Incontestablement : Nec tamen malus

finis sacramentum contaminât, sicut in Jacob qui duxit Rachelem ob pulchritudinem. Pierre de Poitiers, Sen tcutiurum libri Y. 1. V. c. xvii. (.elle solution empruntée a Pierre Lombard n’est pas seulement en harmonie avec la tendance objective de Pierre de Poitiers (que

l’on se rappelle son application au baptême de la notion d’opus operatum). Elle s’accorde avec la notion canonique de la cause dont on connaît le développement au xiiisiècle. Capitant, De la cause des obligations. : i'- édit., Paris, 1926. La richesse, la volupté sont-elles autre chose que le motif, et celui qui se marie n’accepte-t-il point nécessairement, avec l’unité et l’indissolubilité, toutes les charges du mariage ! Consensus etiani isle. ctsi amore libidinis fit, tamen matrimonialis est, non fornicatorius, autumatorius ; non enim in solam Ubidinem consentit, sed in omnia oneru matrimonii. Le sacrement existe donc, quelles que soient les dispositions de ceux qui le reçoivent : si ces dispositions sont coupables, ils commettent un péché. Guillaume d’Auvergne, op. cit., t. i, p. 51'. ». Les grands scolastiques ont confirme cette doctrine. Intentio Ecslesise quæ intendit utilitutem ex sacramento prooenientem est de bene esse sacramenti et non de necessitate ejus, déclare saint Thomas, In I Vum Sent., dist. XXX. q. i, a. 3, ad. 3 nm. Celui qui ne tient pas compte des fins proposées par Dieu et par l'Église pèche, mais reçoit validement le sacrement : Isle consensus, licet sit peccatum mortale, tamen proprie est causa efjiciens matrimonii non in quantum malus sed in quantum bonus et in quantum a Deo est : dicimus enim quod omnis actio, in quantum actio, bona est et est a Deo. Le mal n’est point facteur de bien en tant que mal, mais par le bien qui y est annexé. Ainsi, la cupidité qui est un mal a beaucoup de conséquences louables, notamment l’activité commerciale.

c) Unité du sacrement. — La conclusion qui resuite implicitement de tous ces débats sur la causalité, c’est que le contrat de mariage ne peut exister entrechrétiens sans le sacrement : le consentement est, dans le même instant, la cause efficiente du contrat et du sacrement. Mais pouvait-on parler du sacrement et n’y a-t-il pas, en réalité, dans le mariage plusieurs sacrements'. 1

Le vocabulaire même suggérait une première dif Acuité, que Prévost in expose et résoud ainsi : a On élève couramment cette objection : le mariage est appelé sacrement et le troisième bien du mariage est également appelé sacrement. S’agit-il du même sacrement ou de deux sacrements ? Il semble qu’il y a pluralité, puisque le second sacrement est designé comme bien du premier, lui revanche, la signification de l’un est exactement identique a celle de l’autre, ce qui conduirait à conclure : un seul signe, un seul sacrement. » Solutio : Magister i’elrus dtecbut, quod est aliud, et illud, quod dicitur bonum conjugii, appellat inseparabililatrm. Yidetur tamen esse dicendum aliter, etiam quod nec connumeratio est recipienda. Sec es' dicendum, quod sit idem sacra ment uni vel aliud, sed dicitur homo imago Dei propter rationem et ipsa ratio dicitur imago Dei, non tamen eadem vel ulia imago, ita matrimonium dicitur sacramentum propter bonum conjugii, quod sic vocatur, scilicet inseparubilitas, et