Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.2.djvu/498

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

2401

M K I I Ml. M 1 lï 1 1 I : Ol ! fENTION DE I. CI ! U I

toutes les grâces sont données a l’humanité tout entière par l’intercession de Marie. Ce progrès tut occasionné principalement au r siècle par le-- attaques des protestants contre la dévotion a Marie, et au wiie siècle par l’opposition que l’enseignement traditionnel rencontra chei les partisans des Monita tria. m l.a démonstration théologique de cet enseigne* ment traditionnel fut appuyée principalement sur les nombreux témoignages affirmant, surtout depuis saint Bernard, la médiat ion universelle de Marie dans la ibution de (mites les grâces. Parmi les théologiens qui se servirent de ces témoignages, nous citerons particulièrement à la tin du xvi « et au XVIIe siècle, Bellarmin. Concio xui. De nativitale II. M. Y.. Opéra omnin. Naples, 1861, t. v, p. 298 ; Jean de Carthagène <+ 1617), /V arcanis De i parte et Joseph, I. l. nom. xvii.Anvers, 1622, t. n. p. 122 sq. ; Suarez. In ///" « .t. ii, disp. XXIII, seet. m. n. 5 ; Novato, op. cit., t. n. p. 385 sq. ; Petau, De incarnatione, I. XIV, . De theologicis dogmatibus, Anvers, 1700, t. m.

Christophe de Vega, op. cit.. t. n. p. 102 sq. :

Reichenberger, Mariant cultus vindicte, animadv., . '. 92 sq. ; Bossuet, dans son Sermon sur la dévotion <i /<i très suinte Vierge, prêché à la cour en la fête île la Concept ion de Marie : dans son quatrième sermon, pour l’Annonciation, et dans son discours aux religieuses de Sainte-Marie en la fête de la Visitation ; Bourdaloue dans son sermon déjà cite sur la dévotion à la très sainte Vierge.

Au xviiisiècle. Benoît l’laz/a < + lTiil). Christia

norum in sanctos sanetorumque reginam devotio,

part. II, c v, Païenne. 1751, p. 294 sq. ; Sedlmayr,

.'.. dans Bourrasse, t. viii, p. 63 sq., 192 sq. ;

ihonse de I iuuori. Gloires de Mûrie, part. I. c. v,

vi : part. 11. discours v*.

bt En même temps que l’on apportait des arguments théologiques, on donnait à la thèse des précisions nouvelles, déduites de l 'enseignement des siècles précédents. — a. — Marie est médiatrice de toutes les

- seulement par son intercession. Novato, op. cit., t. n. p. 383. 385 : Petau. op. cit., p. 241 ; Vega, op. cit., t. n. p. 403, 105 ; Georges de Rhodes, op. cit., t. n. p. 267 ; Reichenberger, op. cit.. p. ma sq., 122 sq. ; Plazza. </>. cit., p. 253 sq. ; S. Alphonse de l.iguori. Gloires de Mûrie, part. I. e. v. Ainsi la médiation de Marie, loin de diminuer celle de Jésus-Christ, sert plutôt à la faire ressortir davantage, puisque Marie doit prier son divin Fils pour obtenir de lui toutes les

- qui nous sont concédées, Suarez, In ///"". t. n. disp. XXI II. s, et. m. n. 3. En conséquence, on prit soin de montrer, contre les partisans des Monita sulutarta, et contre les jansénistes qui s’employaient à la

i Uon de la liturgie romaine, que, dans la liturgie de l’Eglise ou dans quelques ouvrages théologiques ou

tiques "U de dévotion populaire, les expressions qui. prises très littéralement, attribueraient a Marie. relativement a la distribution des grâces, un pouvoir

issant le pouvoir d’intercession, ont toujours été comprises par l'Église, ou par leurs auteurs respectifs, dans le sens restreint dune médiation d’intercession. b. — La loi providentielle qui établit Marie médiatrice d’intercession n’exige point que pour l’obtention de chaque « race, on recoure directement à elle par la prière. Par son Intercession, Marie peut nous obtenir le secours de la grâce, sans que nous la priions, ou 'lue nous la priions directement. Novato. op. cit.. t. n. p. 386 ; Plazza. "/<. cit., p. 301, Comme conséquence de cette loi providentielle, les autres saints doivent, dans leur intercession auprès de Dieu, avoir, eux-mêmes, reeour-. a la médiation de Marie. SuareL In III*™. disp. XXIII, sert. m. n. '> : Novato. >,, . cit., t. u. p. 385. Il ne l’ensuil point, cependant, que

la prtèn -i d’autres saints doive elle délaissée.

i 'Église elle même nous donne l’exemple de cette

prière : et les autres saints peuvent nous aider à obtenir la protection de M. nie. SuareI. In lit ". disp. XXIII, seet. m. n. 5. De plus, toute prière faite directement aux saints, ou a Dieu lui même, contient Implicitement une prière a Marie, puisque, selon l’or

dre providentiel, toutes ces demandes doivent elle accompagnées des prières de Marie. Novato. foi dt.

e) Depuis le commencement du kvi 1 siècle jusqu'à l’apparition des Monita salutaria en 1673, rhéophile Raynaud est le seul théologien catholique qui fasse

opposition à l’enseignement traditionnel. Apres avoir rapporté des textes de la tradition eu laveur de cel enseignement et l’avoir qualifié de sententia salis put, Raynaud ajoute qu’il ne voll pas sur quoi l’on peut

fonder cette assertion, que Marie a mérite de congruo, et qu’elle obtient par sis prières, toutes les grâces concédées par Dieu à l’humanité. Il pense que les documents traditionnels doivent plutôt s’entendre en ce sens, que Marie, par sa maternité divine, a été i médiate de toutes les grâces provenant île la rédemption. Diptyeha mariana, part.. n il. Opéra, t. vii, p. '221. d) En 1673, les Monita salutaria H. Y. Maria ad

cultures sans indiscrelOS, ouvrage publié a (.and palvdam Widenfelt de Cologne, récemment converti du protestantisme, s’en prennent particulièrement, dans l’avertissement vtu", à l’enseignement traditionnel : Ne m’honorez point comme s’il n’y avait point possi hilité d’aller à Dieu par Jésus-Christ, sans moi. Car il n’y a qu’un Dieu et qu’un seul médiateur de Dieu el des hommes, Jésus-Christ, i Bourrasse, Summa aurea de taudibus II. viriginis Maria, Paris, 1866, t. v. p. 164 sq. Ces assertions des Monita salutaria furent activement soutenues par les auteurs plus ou moins favorables aux jansénistes, voir particulièrement dans Migne. Encyclopédie catholique, 1° série, t. xiii. col. (.n)l sq., la bibliographie des ouvrages favorables aux Monita : Balllet († 1706), De le dévotion à lu Vierge 't du culte qui lui est dû, Paris. 1693, ouvrage mis à l’Index le 26 octobre 1701 ; Gilbert de Choiseul. Eptstola pastoralis de cuttu V. Maria, Lille, 1614, et Muratori. sous le pseudonyme Lamindo Printanio. Dcllu regolatu divozione de Cristiani, Venise, 1717, p, 817. Contre toutes ces attaques, l’enseignement traditionnel fut défendu par beaucoup de théologiens catholiques, voir la bibliographie donnée par Migne, loc. cit., et Terrien, op. cit., t. iii, p. 584 sq. Nous citerons particulièrement Heichenberger, op. cit., p. 02 sq. : Plazza, op. ci !., p. 294 sq., et S. Alphonse de Liguori, Gloires de Mûrie, part. I, c. v. Dans deux courtes réponses placées à la fin des Gloires de Marie, saint Alphonse réfuta quelques attaques dirigées contre renseignement traditionnel par un auteur anonyme et par un certain Rolfl. Bien que TrombeUi 1 1 17* I ise donne comme opposé à la doctrine commune, en s’appuyant surtout sur Théophile Raynaud et sur le silence des auteurs les plus anciens, op. cit., dans la Summa aurea, t. iv, col. 47 sq., il ne paraît cependant point la combattre formellement. Il n’y a, eu réalité, aucune opposition entre cette doctrine et les deux thèses préférées de Trombelli : Marie n’est point médiatrice universelle, en ce sens que l’on doive recourir a elle seule, que par elle on doive tout demander à Dieu ou a Jésus-Christ, et par elle tout recevoir de Dieu ou de Jésus-Christ : Marie ne doit pas n saireinent être priée directement pour que la yràce divine soit concédée, cette grâce peut être demandée Immédiatement a Dieu ou à Jésus-Christ, col. 59 sq., 62, t :..

Apres la Victorieuse lutte de saint Alphonse, la médiation universelle de Marie ne rencontra plus