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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.2.djvu/539

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M lîll S MERCATOR


Documents relatifs ù la controverse prlagicnne.


Il y a lieu de distinguer ici les mémoires originaux et les traductions ! 1. Mémoires originaux. - a) Commonitorium super Domine Cœlestii, P. I.., t. xi.viii, col. 63-108, dont le titre complet Indique bien le sens cl les intentions : « Mémoire sur le compte de Ce estius rédigé en grec par Mercator et adressé non seulement à l'Église de Constantinople, mais à plusieurs personnes très religieuses, offert également à l’empereur Théodose, traduit du grec en latin par le même Marins Mercator, serviteur du Christ, sous le consulat de Florentins et de Dionysius (= 429). Ce mémoire ayant fait connaître cette erreur très funeste, un décret impérial a banni de Constantinople d’abord Julien sou défenseur avec ses amis et partisans, plus tard aussi Célestius ; de même furent-ils condamnés au concile d'Éphèse par la sentence de 275 évêques. » C’est un récit très court des diverses condamnations intervenues en Occident et en Palestine contre Célestius et Pelage ; il se termine par une invitation pressante à Julien d’abandonner ces erreurs. — b) Commonitorium adoersus hæresim Pelagii et Cœlestii vel etiam scripla Juliani, col. 109-172, rédigé après août 430, puisque saint Augustin († 28 août 430) y est appelé sanctæ recordationis episcopus, et sans doute au cours de 431, puisque l’auteur a déjà en main l’Opus imperfectum contra Julianum. Une courte préface rappelle les condamnations portées contre le pélagianisme, la révolte de Julien d'Ëclane, les réfutations d’Augustin. Elle introduit une série d’extraits d’ouvrages de Julien suivis chacun d’une réfutation. Ces subnotationes (d’où le nom de Liber subnotationum donné par Garnier) reproduisent d’ordinaire les réfutations augustiniennes, auxquelles Mercator ajoute des répliques de son cru, moins pondérées, en général, que celles du docteur d’Hippone.

2. Traductions.

Elles sont destinées à faire connaître l’attitude de Nestorius dans l’affaire pélagienne, attitude hésitante, puisque le patriarche dans des sermons se prononce contre l’hérésie, mais témoigne par ailleurs quelque faveur à la personne de Célestius. Ces traductions sont introduites par une petite préface, col. 183-187 ; elles comprennent quatre sermons, col. 189-197 ; 202-204 ; 204-205 ; 197-202, exprimant une doctrine correcte sur le péché d’Adam et ses suites pour l’humanité, et d’autre part un court billet adressé à Célestius, qui laisse une impression assez étrange. Col. 845-848.

2° Documents relatifs à la controverse nestorienne. — Ce sont exclusivement des traductions ; tout au plu ; faut-il porter au compte de Mercator quelques mots d’introduction et quelques remarques.

1. Préoccupé de chercher les origines de l’hérésie nestorienne, Mercator donne d’abord le Symbole de Théodore de Mopsueste, en qui il voit le père aussi bien du pélagianisme que de l’erreur christologique. Ce symbole est introduit par une courte préface, col. 10411044, que suit une Exposilio pravæ fidei Theodori, col. 1043-1046, et une Refutatio, col. 1045-1050. — 2. Viennent ensuite les extraits de Nestorius, précédés eux aussi d’une petite préface sous forme de deux lettres. La première, col. 773-774, commence par ces mots : Samosateni Pauli atque Neslorii est ista non minus impia quam vana doctrina ; elle essaie de faire voir une ressemblance entre le dyophysisme outré de Nestorius et l’adoptianisme (réel ou prétendu) de Paul de Samosate. Cette comparaison qui est tout à fait injuste sera de très grave conséquence, car elle amènera en Occident une fausse appréciation de la doctrine exacte de Nestorius. La seconde lettre, col. 753756, introduit directement les fragments de sermons bue Mercator s’est efforcé, dit-il, de traduire aussi exactement que possible : In quibus verbum de verbo,

in quantum fieri potnit, conaùu sum translator exprimere. Suivent cinq sermons dont nous donnons les incipit dans l’ordre du ras. : 1 « sermon, col. 757-763 : Doctrina pietulis est ; 2% col. 789-801 : Contumelias guident ; 3°, col. 782-785 : Plausus amatores Christi : 4°, col. 848-862, portant en tête la mention de la date où il a été prononcé : après la réception des lettres de Célestin et de Cyrille, le 6 (ou le 7) décembre (430) : Dulcem no bis præcedens doctor ; 5% col. 862-864, prononcé le lendemain : Aliis in terris. - 3. Le ras. donne ensuite la correspondance échangée au début de la querelle entre Nestorius et Cyrille : Lettre de Nestorius à Cyrille : Injurias quidem, col. 818-827 ; Lettre de Cyrille à Nestorius : Garriunt quidem, col. 804-808 ; du même au même : Venerabiles viri, col. 801-804 ; de Cyrille à ses clercs résidant à Constantinople : Legi litteras, col. 809-817. — 4. La traduction des Nestor ii excerpta a Cyrilto : De codice confecto, col. 897-904. — C’est après ces excerpta que prennent place dans le ms. les extraits de Nestorius relatifs au pélagianisme ; le tout complété par le Commonilorium super nomine Cœlestii.

Ici se terminent, de l’avis d’Ed. Schwarz et du nôtre, les morceaux appartenant dans la collection à Marius Mercator. Aussitôt après prennent place les « contre-anathématismes a que Nestorius est censé opposer aux douze anathématismes cyrilliens, col. 909923. Chaque anathème cyrillien est suivi de la réponse de Nestorius, à laquelle le catholique oppose sa contradiction : His pravis dictis catholicus contradicit ita ; ou bien : Contradicitur a catholico. Si l’authenticité de cette œuvre était établie, ce que nous ne croyons pas, nous aurions ici le travail de beaucoup le plus important de Mercator, surtout si l’on y ajoute un appendice considérable, col. 924-932. A la vérité Loofs considère cette pièce non comme une suite de la réfutation des contre-anathématismes nestoriens, mais plutôt comme une préface à un Codex de scriptis et tractatibus Neslorii. Cf. Nestoriana.

Les nombreuses pièces qui suivent dans le ms. sont toutes des traductions de documents relatifs soit au concile d'Éphèse de 431, soit aux discussions entre Cyrille et les « Orientaux », soit aux doctrines de Théodore de Mopsueste, de Théodoret, d’Ibas, et même de Diodore de Tarse. Si tout cet ensemble provenait (ce qui nous paraît invraisemblable) de Marius Mercator, il conviendrait d’y relever, comme une œuvre personnelle de l’auteur, une brève réfutation du nestorianisme, col. 1087-1088 : Hsec intérim cursim ; on y considère comme également opposés à la foi catholique et les sectateurs de Nestorius et les eutychiens ; pour réfuter l’une et l’autre erreur on va faire suivre les excerpta précédents d’extraits empruntés à Jean, évêque de Tomi, dans la province de Scythie. Ces extraits n’ont pas été transcrits dans notre ms. qui fait suivre cette petite note de la lettre de Nestorius au pape Célestin, col. 841-844 ; de la lettre synodale de Cyrille contenant les douze anathématismes. col. 831-841, et des Scholia de incarnatione l’nigeniti du même Père, col. 1005-1040.

Les diverses indications où figure dans l'édition de Baluze, le nom de Mercator, Contradictio Mercatoris. en tête des réponses aux contre-anathématismes, Verba Mercatoris, à divers endroits, ne sont pas dans le ms., mais ont été ajoutées par l'éditeur ; elles ont beaucoup contribué à désorienter la critique. En somme, l'œuvre de Marius Mercator est beaucoup plus réduite qu’on ne l’avait pensé tout d’abord.

1. Textes.

Le Commonilorium super nomine Cœlestii a été publié pour la première fois par Ph. Labbe, dans la Collection des conciles, Paris, 1671, t. ii, p. 1512, puis avec quelques autres écrits par Rigberius (Gabriel Gerberon) : Acta Marii Mercatoris, S. Auguslini… diseii>i>ii, cum nolî.