dessinateur jusqu’au commis-voyageur en bimbeloterie, viennent journellement des quatre points cardinaux le traquer dans son logis féodal, le harceler de questions niaises, oiseuses, sottes pour la plupart, le déranger, l’obséder, le tourmenter ; et bien souvent, sans doute, plein d’une humeur légitime, il troquerait volontiers ses tours gigantesques, que l’on aperçoit de si loin et qui attirent les voyageurs, contre une maison basse, cachée par les massifs d’arbres d’un des vallons nombreux du Pays de Vaud. — Ce nom a beaucoup occupé les étymologistes ; les uns le font dériver de Vaux (vallées), les autres de Wald, qui signifie forêts en langue celtique, d’autres encore d’un certain Vodelgise, qui était comte du territoire de la ville de Nyon au moyen-âge. Mais cette question a fort peu d’importance et ne doit pas nous occuper plus Iongtemps.
M. de S....... est un bel homme, de taille élevée, gras, frais, rubicond, à la moustache blonde, aux cheveux bouclés, — je fais presque un signalement ; — il a les gestes vifs, l’air franc et loyal, le parler bref. Après avoir lu rapidement ma lettre, il s’est placé à table et m’a pressé d’y prendre place ; je n’ai pu m’y refuser : — du vin de 1824 a été apporté, et il m’en a versé de copieuses rasades, à la manière suisse.
Autrefois, au Pays de Vaud, les mariées apportaient à leurs époux les présents de noces dans un bahut riche-