Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/154

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— Avec la dame.

Nous avons été pris tous deux d’un accès de folle hilarité qui a duré longtemps.

Pendant que je soupais l’hôtesse, voulant me traiter cérémonieusement, a enlevé le pittoresque flambeau campagnard et l’a remplacé par un vulgaire chandelier de cuivre. J’ai été sur le point de dire :

— N’emportez pas cette lampe !




P. S. — 7 sept. — le matin.

J’ai bien dormi malgré la dureté de mon grabat et les effroyables ronflements de M. Craquelin. Je me suis levé de bonne heure pour voir la vieille tour accolée à l’auberge de la Fleur-de-Lys, et l’église où l’on cherche en vain des traces du tombeau de Saint-Prothais. J’ai essayé de dessiner ce champêtre temple entouré du cimetière, qui est clos de haies vives toutes emperlées de rosée, puis la porte du bourg.

Des enfants m’entouraient et me regardaient faire avec des exclamations de surprise, car mes mauvais croquis leur paraissaient des chefs-d’œuvre.

Un homme chargé d’une hotte pleine d’herbe a passé près de moi et m’a dit d’un ton bourru :

— Pourquoi ne chassez-vous pas cette marmaille ?