Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/225

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qu’un long et prétentieux morceau, la voici :

Vixi vt vivis
Morieris vt svm
Mortvvs
Sic vita trvditvr.
Vale, viator,
Et abi in rem tvam.

J’ai essayé, par caprice, de traduire en vers cette épitaphe et n’ai pu accoucher que de ceci :

Comme toi j’ai vécu, comme moi tu mourras,
Ainsi s’en va la vie, hélas !
C’est la loi commune sur terre.
Adieu, passant, adieu... n’as-tu pas quelque affaire ?

Comme tu le vois, cher ami, ma traduction rimée est un peu libre ; le hélas ! est une cheville qui donne à l’inscription une légère teinte de regret, laquelle ne se trouve point dans l’original qui ne montre que de la résignation, ou, pour mieux dire, une indifférence de la mort tout-à-fait philosophique. Je n’ai pu égaler la concision de mon modèle.

Je compte me présenter aux prochaines élections académiques mon quatrain à la main ; ce titre littéraire vaut bien celui de plus d’un des élus que je pourrais citer.


C’est dans les environs de Coppet qu’une armée bourguignonne, sous la conduite d’un comte de Poitiers,