Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/270

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sourde et dissimulée, tantôt franchement agressive, du parti catholique, et notamment des chanoines et des gens d’église qui débitaient sur ces prédicants les contes les plus saugrenus, les imaginations les plus folles que les béats et les béates propageaient à l’envi. Ils prétendaient que Farel n’avait point de blanc aux yeux, qu’un petit diable se tenait suspendu à chacun de ses cheveux et s’y balançait agréablement ; qu’il avait des pieds de bœuf et était fils d’un juif de Carpentras.

Ils faisaient accroire aussi à leurs ouailles que les Réformateurs étaient changés, la nuit, en chats noirs ; ils les empêchaient par toutes sortes de terreurs d’aller au prêche, et ils leur disaient poétiquement :

Faret farera
Viret virera
Et Froment on le moudra,
Cependant Dieu nous aidera
Le diable les emportera.

Inutile d’ajouter que cette prédiction rimée ne se réalisa point.




J’ai remarqué encore à l’hôtel-de-ville :

Dans la voûte de la rampe plusieurs têtes, à savoir : celles de l’empereur Aurélien, de Pompée, de Jules