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XXXII

L’Escalade.




Lancy, — 27 sept.

En Sortant de Genève par la Porte-Neuve, et en traversant la petite ville de Carouge, naguère savoyarde, et qui peut passer pour un faubourg de la capitale du canton, j’admirais la campagne si plantureuse, si riante, si coquettement cultivée, couverte de tant d’habitations à la mine prospère, et je me reportais par la pensée aux temps néfastes où elle était ravagée par l’ambition tenace des ducs de Savoie ; je croyais voir les récoltes et les maisons en flammes, les paysans exterminés, les escadrons lancés à travers champs et détruisant les espérances du cultivateur ; j’entendais des gémissements, des prières et des malédictions.

Le sang et les pleurs coulaient de toutes parts.