Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/327

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plusieurs de ces fuyards se jetèrent dans les fossés.

D’autres décharges à mitraille dispersèrent et anéantirent les bataillons postés à Plainpalais.


Le duc, que l’on avait eu le soin d’avertir de l’entrée des trois cents hommes dans la ville sans coup férir, croyait déjà tenir Genève, chantait victoire, s’abandonnait à une joie qui fut hélas ! de bien courte durée, et venait d’envoyer dans plusieurs directions des courriers pour annoncer le succès de ses armes.

Il se retira précipitamment et repassa les Alpes, le chagrin et la honte au cœur.

Ce même prince, auquel on s’accorde à reconnaître de l’habileté, céda à la France la Bresse, le Bugey et le Pays-de-Gex (tout le territoire qui forme aujourd’hui le département de l’Ain), en échange du marquisat de Saluces et de quelques châteaux.

Notre pays s’est agrandi peu à peu à l’orient, l’ordre providentiel de ses acquisitions successives a quelque chose qui frappe l’observateur.

Sous Philippe de Valois une cession lui donne le Dauphiné.

Sous Henri IV la Savoie est prise ; un échange le rend maître du Bugey, de la Bresse et du Pays-de-Gex.

Sous Louis XIV la Franche-Comté et l’Alsace sont conquises.