Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/349

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sion ; on énerve, on abrutit, on épouvante, on ne parle que de l’existence éternelle, et on ne cherche point à conseiller, à prescrire ce qui pourrait rendre moins dure celle d’ici-bas.

Considère l’Europe, mon ami... Quels États sont les chefs de file de la civilisation ?

L’Angleterre et la France.

L’Angleterre d’abord... — il faut le dire franchement et ne pas nous faire illusion par amour-propre national, — l’Angleterre, pays réformé ; la France ensuite, pays catholique... de nom, — car il ne sufiit pas d’être né dans la religion romaine pour se dire catholique, il faut croire et pratiquer ; or, en réalité, la grande majorité des Français est indifférente, pour ne pas dire incrédule.

Quel rôle jouent dans le monde aujourd’hui les nations très catholiques : l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Belgique, la Sardaigne ?

Le dernier.

Ceci, à mon sens, est fort significatif.

En jetant un coup-d’œil impartial sur la Confédération helvétique, on voit que les cantons protestants, savoir : Genève, Berne, Vaud, Neufchâtel, Argovie, Bâle, Zurich sont riches, florissants, heureux, civilisés et éclairés, tandis que les cantons catholiques de Fribourg, Valais, Lucerne, Schwitz n’ont pas atteint, à beaucoup près, le même degré de prospérité et de lumières.