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reconnaître ni Eugène ni Félix, et resta neutre attendant l’issue du schisme.

Le revenu de Félix fut donc presque insuffisant ou du moins très inférieur à celui d’Eugène, soutenu par les grandes puissances. La défection du roi d’Arragon décida du sort de Félix, dès lors il regarda sa cause comme perdue et songea à se dépouiller d’un vain titre qui lui attirait tous les ennuis que l’ambition déçue amène.

Nicolas V venait de succéder à Eugène IV. Le Concile de Bâle se transporta à Lausanne et la lutte entre les deux pouvoirs continua, mais avec moins d’acrimonie, surtout de la part des Bâlois. Le nouveau pape romain renouvela les anathèmes de son prédécesseur, et l’ancien duc, qui se voyait abandonné successivement par chacun, et à qui il ne restait plus, en définitive, que la Suisse et la Savoie, se soumit à Nicolas V et quitta la tiare dans la cathédrale de Lausanne, où s’étaient rassemblés cinq fois les débris du Concile de Bâle (1449).

À cette occasion on composa le vers que voici, placé plus tard sur la sépulture de Félix et écrit de la sorte :

LVX fVLXIt MVndo FeLIX CessIt NICoLao.

La lumière a brillé sur le monde, Félix a cédé à Nicolas.

J’ai voulu pénétrer le secret de la disparité des carac-