Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/434

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment m’entendre..... j’espère obtenir mon pardon.

— Perdez cet espoir, dit la comtesse choquée d’inspirer tant de respect.

— Au nom du ciel ! souffrez que je me disculpe, quelques mots suffiront pour dissiper votre peu légitime indignation.

— Parlez, je le veux bien, mais surtout soyez bref et n’espérez pas vous faire absoudre par d’artificieux discours.

— Est-ce que nous pouvons nous retirer, madame la comtesse, demandèrent les servantes ?

— Non, restez ! je courrais trop de dangers... maintenant je vous écoute, monsieur :

— Avant tout je me permettrai une question : Est-ce à madame la princesse de Chamoïloskoff que j’ai l’honneur de parler, et cette chambre porte-t-elle le Nº 20 ?

— Vous êtes ici chez la comtesse de ****, au Nº 22.

— Tout s’explique et je vois ma méprise... mille pardons, madame, mille pardons... Je suis chirurgien-pédicure de mon état, et fils de Sion... en Valais, je me transporte chaque année, pendant le temps des bains, aux divers établissements thermaux de la contrée, où I’on m’appelle à cor et à cris. — je puis le dire. — Aujourd’hui une princesse russe, logée au Nº 20, réclame mon ministère ; muni de ma trousse je monte l’escalier, je m’engage dans un obscur corridor, je me trompe de