Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/490

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ranger ou de déranger les lieux à sa façon, de planter des ormes où il y a en réalité des vignes, et de creuser une baie là précisément où il y a un cap… passons-lui sa baie et ses ormes et n’en parlons plus.


On se fatigue de tout, même du plaisir et de l’admiration, — je commence à être un peu las de créneaux, de tourelles, — c’est pourquoi je me suis borné à saluer de loin le château du Châtelard campé sur un conique monticule, et celui de Blonay, frère du manoir savoyard de la rive opposée.

Le premier, donjon carré, date de 1450 ; Jacques de Gingins le fonda, un des barons ses successeurs fut page de François Ier, et posséda aussi les seigneuries d’Oron, Gingins, la Sarraz, Divonne, Montreux et une partie de celle de Vévey.

Le second appartient à la famille qui en porte le nom depuis le xe siècle, sans interruption aucune. Selon Gottlieb, dont j’ai déjà invoqué l’autorité, l’église paroissiale de Blonay était la seule du Pays-de-Vaud où l’on se servit de trompettes pour l’accompagnement du chant des psaumes.

Il ne nous apprend pas l’origine de ce singulier usage.

Les Blonay, les du Châtelard étaient les grands vassaux des comtes de Savoie : les Montmorency et les Larochefoucault de la Suisse romande.