Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/522

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La révolution est partout : dans chaque État particulier, c’est-à-dire dans chaque canton, et dans l’État général, — si toutefois il en existe un, — c’est-à-dire dans la Confédération...

Conflits d’opinions, de gouvernements, feux croisés de prétentions, de tendances inconciliables, tohu-bohu de systèmes, brouhaha de partis, mécontentements réciproques, esprit de bouleversements et d’innovations.

Voilà la maladie locale, la diète ne suffit pas... mais quel remède employer ?

That is the question.

Les rois, qui font cercle autour de ce petit territoire où grouillent deux ou trois millions d’habitants, regardent assez indifféremment et du haut de leur grandeur, une loupe à la main parfois, les évolutions de la fourmilière helvétique ; — ou plutôt ils en rient, ils s’en amusent, ils s’en gaudissent et disent à leurs peuples : « Baissez-vous, regardez ce qui se passe chez ces gens, et que ce spectacle du désordre organisé vous soit une frappante leçon, vous montre l’inanité des choses démocratiques, les inconvénients et les dangers du régime républicain, si beau en théorie, mais impossible dans l’application. »

Tel est le langage des rois, je ne veux ni le défendre ni l’attaquer, ce serait faire de la politique mal à propos. Dieu m’en garde ! Du reste mon opinion là-dessus im-