Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/64

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Nous sommes repus, le soleil baisse, il fait grand vent et les cimes des arbres s’agitent et s’entrechoquent avec un bruissement sourd, nous allons payer notre repas et nous diriger vers la ville en longeant le lac qui s’émeut et commence à sortir de son immobilité majestueuse.




Pont de la Péraudette (route de Vevey), 2 septembre.

La journée est magnifique, le bourg de Pully, chaudement éclairé, se détache avec la tour de l’horloge et l’aiguille délicate de son ancien prieuré sur la nappe scintillante du Léman, qui est aujourd’hui d’un beau bleu lapis moiré ; au fond du tableau s’ouvre la gorge sourcilleuse du Valais et s’élèvent les montagnes d’un beau gris azuré avec des versants tapissés d’une neige éclatante.

Étendu sur l’herbe en face d’un arbre touffu qui complète ce paysage ravissant, j’admire !... et ne puis l’exprimer, cher ami, mon admiration ; des chariots chargés d’herbages débordants passent en grinçant sur la route, et de temps en temps je vois apparaître un vigneron portant sur son dos sa brante aux cercles de fer, espèce de hotte pour les liquides dont la forme allongée est