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CYBÈLE

L’heure avançait quand une voix connue se fit entendre. Namo s’approchait.

Je vous cherchais, mon cher Marius, je me suis si complètement habitué à vous, que je sentais déjà que vous me manquiez. Et puis, vous savez, ma mère et ma sœur sont impatientes de faire amplement connaissance avec vous. Je leur ai conté votre étonnante aventure, et vous n’ignorez pas que de tout temps les héros, car vous en êtes bien un, ont plu aux femmes. Mais vous me paraissez tout abattu, mon cher ami. Encore ces vilaines idées noires ? Je comprends certes combien vous avez motif de déplorer un si lointain exil, mais il faut vous résigner, que diable ! On fera ici son possible pour vous l’adoucir, cet exil. On vous trouvera des distractions, des occupations utiles, des relations qui vous fixeront et vous attacheront pour toujours après l’existence en l’air que vous venez de mener. Allons, c’est entendu ? On n’est plus triste ? On sourit ? Venez vite que je vous présente à ces dames.

Et passant son bras sous celui de son ami, il l’entraîna et le conduisit à un petit salon d’intimes ou toujours dominait ce goût des plantes et d’un art oriental, et où se tenaient en ce moment les deux femmes, l’imposante dame Nora qui l’avait déjà reçu la veille, et sa charmante fille Junie. À sa vue, elles