Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
16
CYBÈLE

toutes les facultés humaines, quelle civilisation vraiment supérieure ne promet pas cet avenir agrandi de tout ce qu’aura réalisé la marche irrésistible du progrès ! Cette humanité future qui sera en pleine possession de sa planète, qui touchera de la main les ressorts les plus secrets de la nature, ne saura parler de notre temps, sinon comme d’une époque de profonde barbarie.

En attendant, soyons de notre temps. Pour si barbare qu’il soit, il offre encore quelques douceurs. N’est-ce pas, mes chers enfants se mit à dire le notaire visiblement désireux de changer la pente un peu inopportune que prenait l’entretien.

Les sourires qu’échangèrent les fiancés répondirent éloquemment à cette favorable interprétation du présent, et les dames qui avaient bien autre chose en tête eurent bientôt donné un autre cours à la conversation. Mais il était dit que, ce soir-là, la maison du notaire entendrait une véritable conférence comme celles que la mode venait d’introduire un peu partout. Un mot vint renouer le fil de la dissertation interrompue.

— Es-tu pour longtemps des nôtres, mon cher Numa ? Cette expédition au pôle nord, à laquelle tu dois participer, te réclame-t-elle bientôt ? Je n’ai pas oublié avec quel enthousiasme tu me parlais de cela lors de notre grande promenade méditerranéenne.