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CYBÈLE

À vrai dire il n’y avait qu’une science dont toutes les branches se tenaient étroitement et se synthétisaient dans un unique savoir.

La physique avait complètement pris possession de son domaine naturel, et reconnu nettement les dernières frontières qui la séparaient de l’ordre immatériel. La chimie analysait tous les corps sans exception et les reproduisait à peu près tous à volonté. Le grand-œuvre de la transmutation des métaux, ce rêve des vieux alchimistes, n’était plus qu’un jeu des laboratoires où l’on faisait à volonté de cet or si tentant autrefois, mais si déprécié à l’époque. Il y avait beaux temps qu’on l’avait enfin trouvée cette pierre philosophale qui désespéra tant d’intrépides chercheurs. Les corps dits simples eux-mêmes n’avaient pu résister davantage à l’analyse et avaient été ramenés à la seule unité chimique. Un mot désormais résumait tout l’ordre physique : la substance.

Il faut bien reconnaître pourtant que la quadrature du cercle et le mouvement perpétuel restaient toujours à découvrir, mais il ne manquait pas d’obstinés qui comptaient encore en avoir raison.

Quant à la médecine, elle avait réalisé le plus grand des progrès en renonçant à ses drogues que remplaçaient avantageusement de magnétiques impulsions vitales et surtout de bons préceptes d’hygiène et de régime, car elle avait fini par comprendre