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CYBÈLE

compli la moitié de son évolution, ce sera l’inverse qui existera relativement à la durée comparative des saisons pour les deux hémisphères.

Il est donc établi qu’au cours du roulement complet de ce lent déplacement des saisons qui dure 21,000 ans, chacun des pôles de la terre aura eu son tour de maximum de refroidissement et d’accumulation de glaces à intervalles par conséquent de 10,500 années, et que cet échange alternatif d’une calotte principale de glaces polaires se continuera aussi longtemps que dureront les mêmes conditions astronomiques de notre planète.

— Je ne puis m’empêcher de trouver tout cela fort logique et compréhensible et d’adhérer, moi aussi, à la théorie de ton Adhémar, interrompit Marius, mais de ce que c’est le pôle austral qui possède maintenant la principale calotte glaciaire, ne s’ensuit-il pas que le pôle nord est par contre à son minimum d’envahissement par les glaces, et que c’est le moment où jamais de tenter l’entreprise ?

— Attends un peu, mon cher Marius, tu vas voir que non seulement nous n’en sommes plus déjà à ce minimum de glaces boréales, mais que la même raison théorique de la formation de ces glaces polaires détruit pour toujours tout espoir de trouver une mer libre à une place où les glaces s’amoncellent au contraire de plus en plus vers le centre même du pôle.