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CYBÈLE

daleuses élections publiques, quoique, par dérogation à ce principe, il arrive assez souvent que l’opinion désigne telle capacité qui est forcée de se rendre au vœu de ses concitoyens et d’occuper un poste que d’elle-même elle n’eût pas sollicité. Le peuple n’est plus cet être collectif, bas et grossier, fait pour être abusé et que méprisaient cyniquement ceux mêmes qui le flattaient le plus. Le peuple s’est perfectionné, moralisé et éclairé, et rien de ce qui le touche ne peut être soustrait à la pleine lumière aussi les habiles eux-mêmes sont-ils forcés de jouer franc jeu. Nous vivons, mon cher, sous le régime de l’honnêteté obligatoire, régime de force et de santé pour le grand organisme vivant qu’est véritablement une société, un peuple, un État.

Et tout cela, parce que chaque citoyen, non-seulement connaît ses droits, mais surtout parce qu’il pratique ses devoirs, réalisant ainsi le vœu qu’exprimait un des plus nobles esprits de votre temps quand il disait « La tâche de nos pères a été de conquérir le droit ; la nôtre doit être d’enseigner et de propager le devoir. »

L’ombre de Jules Simon doit se réjouir de ce que ses hautes leçons ont si bien porté leurs fruits.

La politique n’est pas un métier, le journalisme non plus, et l’un et l’autre sont à la portée de tous. Tous les grands intérêts sociaux et nationaux ont leurs organes propres par lesquels ils