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CYBÈLE

du globe, va diminuant de siècle en siècle. Eh bien, ce refroidissement ira toujours grandissant jusqu’à ce qu’un jour recommence pour notre France la même période glaciaire que connaissent les géologues et qui, dans les Pyrénées notamment, a laissé des traces accusant 400 mètres d’épaisseur, jusqu’à ce que nos hivers provençaux voient s’attacher à nos rivages des banquises méditerranéennes, comme en une autre Baltique.

— Ah mon Dieu, qu’entends-je ? s’écria Jeanne consternée.

La jeune fille que les soins intelligents d’une institutrice dévouée, femme d’élite restée son amie intime, avaient instruite plus sérieusement que ne le sont d’ordinaire les jeunes Françaises, n’était pas sans avoir pu suivre et comprendre les choses que son frère venait d’expliquer, mais sa vive imagination et sa nature de sensitive venaient d’être frappées comme s’il s’agissait d’un malheur prochain.

— Petite sœur, rassure-toi. Cela n’a rien d’alarmant pour nous. Les oliviers prospéreront encore de longs siècles dans notre belle Provence. Mais malheur aux hommes qui vivront dans le Lxxxe siècle de notre ère, quand les temps de la grande marée arctique seront venus ! Dans six mille ans, ceux-là seront victimes d’une catastrophe bien autrement terrible que ces glaces qui déjà t’effraient.