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CYBÈLE

arrivé ce qui se voit dans l’histoire de tout langage et de toute écriture, et de simples signes conventionnels avaient suffi pour exprimer l’idée.

En Amérique, toujours le pays des projets étourdissants, on n’avait pas craint un moment de faire l’essai d’immenses projectiles creux propres à contenir toute une correspondance écrite, ce qui eût inauguré un service postal en règle, et même un certain échange commercial. En guise de canons projecteurs, de véritables volcans artificiels chargés de nihilite devaient s’efforcer de lancer ces nouveaux colis de dépêches jusque dans le champ d’attraction des planètes mais au premier essai, le globe éprouva une telle commotion que les puissances intervinrent pour faire cesser ce jeu dangereux, sans quoi ces risque-tout d’Américains fussent allés de plus fort en plus fort jusqu’à faire éclater le canon.

Mais revenons à nos amis dont l’entretien s’animait en ce moment à bord de l’Espérance.

— Jupiter est depuis longtemps instruit du sort fatal qui menace notre pauvre monde, continuait le professeur, il sait que bientôt ces signaux cesseront tout à fait, et cela seul suffira pour lui apprendre le funeste événement. Dans notre malheur nous avons encore la triste consolation de savoir notre humanité sympathiquement plainte et regrettée par ses sœurs célestes. N’était-ce pas Vénus qui ces