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CYBÈLE

veillait donc aussi encore. Mais la délicieuse harmonie ne soupira qu’un moment et le silence, le grand silence de minuit, régna seul de tous côtés.

Là-haut pointillaient les clous d’or des chars de la Grande et de la Petite Ourse, entre lesquels serpentait le Dragon polaire qui tourne sa tête curieuse vers cette mystérieuse région du ciel où va, dit-on, notre propre soleil traînant à sa suite tout son cortège de planètes. C’est là que se voit le quadrilatère d’Hercule à côté de cette ravissante Couronne boréale dont l’étonnante symétrie dessine en effet un véritable diadème de perles célestes. Aussi Gemma ou La Perle est-il le nom qui a été méritoirement donné à la reine de cet écrin sans pareil. C’était bien là un joyau auquel ne saurait être comparé nulle couronne de ce monde, si ce n’est pourtant une blanche couronne de fiancée. Et l’imagination ravie du jeune homme s’abîmait dans la plus douce des contemplations intérieures, celle de son propre bonheur, les yeux sur le diadème céleste que, dans sa folie amoureuse, il eût voulu voir descendre à portée de sa main et se donner à lui… pour elle. Et toujours scintillait l’or des constellations dont le champ sans limites semblait le seul fond digne de reposer la pensée agrandie, le rêve divin du plus épris des amoureux.

C’était surtout sur le doux rayonnement d’opale