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CYBÈLE

purent à leur tour pénétrer dans l’immense enceinte en ce moment trop étroite, l’aspect en était transformé au point que Marius n’en pouvait croire ses yeux. De tous côtés se voyaient des ornements, des décorations, des emblèmes merveilleux sous un firmament d’étoiles semblant résumer l’univers ; se dressaient de gigantesques édifications de plantes et de fleurs ; se massaient des foules en éclatants habits de fête, et non pas des foules rassemblées au hasard, mais de parfaites rangées d’hommes ou de femmes, de jeunes filles, d’adolescents, d’enfants dont l’assemblage quelquefois bizarre paraissait aux yeux de Marius être l’effet d’un art capricieux ou d’un plan incompréhensible. Il avait lui-même sa place marquée à côté de son jeune ami, comme Junie, plus ravissante que jamais sous ses blancs voiles de vierge, avait le sien auprès de ses compagnes du même âge qu’elle ; tout au centre de l’innombrable assemblée, tel qu’un parterre ravissant, miroitaient les mille couleurs dont on parait le jeune âge, foule enfantine dont la vue seule émotionnait tout d’abord et remplissait le cœur d’attendrissement ; et aux rangs les plus éloignés, sur les hauteurs du pourtour, s’alignaient à leur tour les vieillards au sévère aspect dont les vêtements sombres contrastaient avec les couleurs variées des rangs inférieurs qu’ils encadraient en en complétant