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CYBÈLE

teurs armés de leur appareil aux ailes multicolores. Rien de plus saisissant que la levée au moment du départ, de ces milliers de formes humaines obscurcissant le ciel comme une volée de gigantesques lépidoptères.

Un des principaux attraits de ces fêtes qui duraient trois jours, était aussi la bataille aérienne que se livraient deux formidables escadres d’aéronefs de guerre en commémoration d’un fait historique fort ancien mais qui avait fait époque parce qu’il avait clos définitivement l’ère des combats entre les nations de Cybèle. Toute la planète, depuis ce dernier acte de barbarie, avait reconnu la suprématie de cours internationales qui connaissaient de tous les différents politiques et qui jugèrent dès lors les peuples comme de simples particuliers. Cette dernière bataille qui avait encore mis aux prises Américains et Européens dans les parages de Sainte-Marie des Açores, était dans toutes les mémoires et c’était son souvenir qui perpétuait le goût de ces représentations guerrières, d’ailleurs fort imposantes rien que par elles-mêmes. Quand se produisait dans les airs le choc des escadres rivales accourues de l’est et de l’ouest, qu’une tonnante artillerie avec sa fumée et ses éclairs faisait l’effet de dix orages éclatant du même coup, ou que les longues tiges acérées qui armaient telles que