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CYBÈLE

Il avait lu également l’aventure arrivée à don Domingo Gonzalez, gentilhomme de Séville qui, selon ce que rapporte le bon évêque Godwin, avait su apprivoiser une bande d’oies qu’il attelait à une nacelle dans laquelle il voyageait à travers les airs. Bien que le voyage à notre satellite, que réalisa ainsi ce dernier, fut involontaire et absolument du fait d’un caprice de son attelage à qui il plût de s’envoler du pic de Ténériffe directement jusqu’à la lune, il n’en recueillit pas moins toute la gloire de l’entreprise et il revint un jour nous apprendre que dans la lune il y a des hommes qui ont jusqu’à trente pieds de hauteur, que ces hommes ne s’expriment qu’en musique, dorment durant des jours brûlants qui durent quinze fois autant que les nôtres, et veillent pendant de longues nuits qu’éclaire la lumière venant de la terre ; enfin que ces géants n’en voyagent pas moins en l’air, vu le peu de pesanteur qui règne là-bas, et se dirigent en agitant des éventails.

Un explorateur des plus intéressants est aussi ce Cyrano de Bergerac qui s’éleva au moyen d’une machine à artifices de son invention. Celui-ci vit de même dans la lune des géants mais qui, bien loin de voler dans les airs, marchent au contraire à quatre pattes, et ne laissent pas pour cela d’être des gens fort intelligents et même facétieux, ainsi