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CYBÈLE

cependant souffrez que je vous demande un dernier service qui serait de me mettre au courant des usages du pays en ce qui concerne les étrangers, afin qu’en nous séparant…

— Nous séparer s’écria Namo, y pensez-vous, mon ami ? Non pas, non pas, je vous garde et ne vous laisserai pas vous exposer aux mésaventures et aux difficultés du noviciat qui vous attend.

— Pourtant, insista Marius, je tiens à n’être une charge pour personne, et j’espère bien trouver quelque place de clerc dans le notariat algérien.

— Soyez libre de tout souci et de tout scrupule sur ce sujet délicat. Il y aura mieux pour vous dans Alger qu’un banal emploi. Ne comprenez-vous pas l’inappréciable valeur que va vous donner dans une ville savante comme la nôtre, votre qualité de messager de la jeune sœur de Cybèle, ou ce qui revient au même, de revenant des temps passés de notre première patrie et de notre antique race ? Vous serez professeur d’histoire et de langues anciennes, et vos leçons seront recherchées, je vous le prédis. Aussi me hâterai-je dès à présent de vous prier de m’agréer pour votre premier élève et croyez bien que c’est moi qui resterai votre obligé. Puis, en tant qu’ami, je prétends vous garder sous mon toit où vous serez absolument chez vous comme y est déjà mon cher Alcor. Ma mère qui,