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hara-kiri

pour mériter l’affection de cette femme extraordinaire. Lentement, il se leva, déposa un long baiser sur le poignet de Juliette et sortit en lui disant :

— Je vous aime et je vous obéis, Juliette. Je pars…

Dans la rue, il allait, chancelant comme un homme ivre. Il éprouvait des envies de chanter, de crier sa joie aux rares passants. Dans un très grand attendrissement, il trouvait à toutes choses l’air de fête qui était dans son cœur. Il aimait, il aimait pour la vie, de toutes ses forces, de ses sens et de son âme, avec son étrange nature d’Oriental imbu de parisianisme…

Après son départ, Juliette Saurel demeura un instant pensive. Son front s’était plissé sous l’influence d’une préoccupation profonde. Lentement, elle essuyait et lavait à l’eau parfumée son beau visage sillonné de larmes, puis, entrant dans la chambre à coucher, où resplendissait un lit tapissé de glaces, avec des cadres dorés, elle murmurait rêveusement :

— C’est assommant… Mais cette fois-ci, je crois que j’ai trouvé le bonhomme qu’il me fallait … Pourvu que Valterre… Nous verrons…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Lorsque Cora ouvrit les yeux, le matin, prise d’un engourdissement, elle fut un moment avant