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hara-kiri

loignait. Elle ne voulait pas, là, une bonne fois… C’était clair… Elle ajouta enfin :

— Mon cher, vous vous donnez un mal bien inutile. En ce moment je déteste tous les hommes, je pourrais seulement aimer celui qui me vengerait du prince et de cette femme.

Sosthène trouva l’idée drôle. Tout en riant, il promit à Cora de la venger d’une façon éclatante. Il tuerait le prince Ko-Ko, le provoquerait en duel, au vilebrequin… et ferait enfermer ensuite Juliette à Saint-Lazare. Il demandait seulement du crédit et les arrhes du marché.

On était arrivé. Cora sauta légèrement, sonna et disparut, laissant ces mots pour adieu à son compagnon :

— Vous êtes un serin…

Tandis que Sosthène Poix payait le cocher, en s’efforçant de se tenir droit sous l’air vif du matin, qui lui faisait tourner la tête, il aperçut Estourbiac, le reporter, qui venait vers lui. Autant pour ne pas s’ennuyer que pour consolider sa démarche, il lui prit le bras. Il avait l’air très décati, Estourbiac. Il croyait Sosthène Poix en bonne fortune et le blaguait :

C’est comme ça qu’on venait faire ses farces en catimini à l’heure où le coq chante. Il le félicitait, du reste, elle était très chic, cette petite Cora.