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par compensation, de lui laisser fixer le lieu de la rencontre. Finalement, il fut convenu que le duel aurait lieu au milieu de la forêt de Saint-Germain, dans un endroit très écarté, très propice, que le vicomte connaissait pour y avoir lui-même croisé le fer. Il emmènerait le prince, Sosthène Poix et le chirurgien dans un landau. Estourbiac et ses témoins viendraient par le chemin de fer. On se trouverait sur le pont de Sartrouville à quatre heures…

— Oui, mais où diable déjeunera-t-on ? geignit Boumol. Je ne connais pas Maisons-Laffitte… Quant à Sartrouville, c’est un sale trou, comme son nom l’indique…

Il avait la mine piteuse. Valterre, prenant en compassion son désappointement, lui promit d’apporter un pâté et du champagne. Boumol, très touché, crut devoir manifester sa reconnaissance. Avisant un portrait de famille qu’il regardait depuis longtemps avec attention :

— C’est galbeux… il a une bonne tête, ce bonhomme… C’est un de vos parents ?

Puis, sans attendre la réponse du vicomte, il lui serra la main et entr’ouvrit la porte en ajoutant :

— Vous savez, je vous fais mon compliment. C’est très rupin ici… On voit que vous vous y connaissez… Ça doit plaire aux petites femmes… hé ! hé !

Valterre rentra : un peu plus le bohême lui au-