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hara-kiri

connaître ce quartier aristocratique, cette société choisie, marquée d’un caractère spécial par des siècles de sélection. Sans doute, plusieurs membres du Young Club appartenaient à ce milieu, mais sur le terrain neutre des salles de jeu, rien ne les caractérisait, si ce n’est peut-être une certaine élégance, une distinction natives et, par instants, des opinions politiques ou religieuses, toutes de surface, manifestées par convenance. Du reste, ils faisaient la fête comme chacun, parlaient l’argot des viveurs, jouaient et pariaient aux courses, autour des tapis verts, enrichissant par leurs folies les filles de la plèbe ennemie. Leurs femmes, rencontrées au Bois ou aux premières se confondaient avec les enrichies et les cocottes, dont elles suivaient aveuglément les modes capricieuses. Cependant, Fidé pensait que dans leurs hôtels, dont la porte s’ouvre difficilement aux intrus, ces descendants des vieux gentilshommes devaient se transformer en une société particulière, typisée par des idées, des manières et des mœurs de convention. C’était cette vie d’intérieur qui l’intéressait et l’attirait.

Il dîna avec Valterre. Au restaurant, ils rencontrèrent Partisane.

— Ce cher prince ! s’écria-t-il. Eh bien ! comment va, mon bon ?

Il se précipitait, exagérant les prévenances, comme affamé de politesse.