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hara-kiri

Fidé. Traversant la foule, ils arrivèrent rapidement auprès de Mlle de Maubourg.

— Charmante cousine, dit le vicomte en s’inclinant avec une courtoisie chevaleresque, un peu moqueuse, je vous présente mon ami le prince Taïko-Fidé, qui ne vient pas du Japon pour vous voir, mais qui l’eût certainement fait s’il eût pu supposer qu’il existât en Europe une aussi adorable personne.

Fidé, ému, balbutia quelques mots incompréhensibles. Il était devenu tout pâle.

— Vous êtes toujours fort méchant, monsieur, répondit en souriant la jeune fille, mais je vous le pardonne volontiers, vous venez si rarement exercer ici votre méchanceté !

Pendant un instant ils échangèrent encore des plaisanteries. Mlle d’Alseperaut s’était mêlée à la conversation. Le prince, muet, admirait Solange de Maubourg, attachant sur ce visage de vierge blonde ses noires prunelles. De temps à autre, les jeunes filles s’interrompaient pour répondre à des saluts. Valterre, de sa voix railleuse, faisait l’éloge de la comédie.

— Mais, ajouta-t-il, nous ne voulons pas vous accaparer, mesdemoiselles, nous nous attirerions trop de haines. D’ailleurs, il est indispensable que nous voyions le Grand Théâtre Bambochinet.