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hara-kiri

pêcha le vitriol d’atteindre le visage du prince et les vêtements seuls furent inondés.

Estourbiac poussait des exclamations, injuriait Cora, tenant à dégager sa responsabilité. Puis il s’adressa à Fidé :

— Par bonheur, vous n’êtes pas atteint dangereusement. Je venais pour vous prévenir. En de pareilles circonstances, les dissentiments disparaissent… Il faut vite changer de vêtements.

On fit entrer le prince dans la maison la plus proche, on le déshabilla et on lui versa de l’eau froide sur le corps. Quelques gouttelettes acides seulement, traversant le drap, corrodaient la peau. Le visage était intact.

— Habillez-vous comme vous pourrez, dit le vicomte, pâle encore d’effroi, nous allons livrer cette furie à la justice.

Cora, le visage décomposé, l’œil hagard, demeurait muette, fronçant les sourcils, un peu effrayée à l’idée du commissaire de police, mais contente de l’effet produit.

— Non, répondit Fidé, tranquillement, laissez-la aller, je lui pardonne. Je vous remercie, Valterre. C’est un service de plus dont je vous suis redevable…

— Monsieur, continua-t-il en s’adressant à Estourbiac, j’espère que nous nous reverrons dans des circonstances moins agitées. Voici ma main.

Le journaliste la prit, balbutia encore quelques