Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/242

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
233
hara-kiri

Solange et Irma d’Alseperaut. Évidemment la discussion avait bien posé le prince dans l’estime des dames. Elles se montrèrent extraordinairement aimables à son égard, prises d’un intérêt soudain. Madame d’Hautfort, l’influente amie de Mme de Maubourg, invita Fidé à un petit raout qu’elle donnait le jeudi suivant. Berthe de Lomérie, moins prudente que les autres, le regardait avec effarement, comme si elle eût cherché sur son visage des traces de vitriol. Gontran de Maubourg, enthousiasmé par ce qu’il venait d’apprendre, passa familièrement son bras sous celui de Taïko-Fidé et se mit à lui parler femmes. Il connaissait l’histoire de Cora ; c’était crevant, parole d’honneur ! Il n’y avait plus moyen de s’araser avec cette mode vitrioleuse ! Il y en avait une… de chez le père Monaïeul, qui l’avait menacé ; de le tuer, lui aussi… mais il s’en moquait comme de ça. Il y avait des p’tites très chic, chez Monaïeul, même qu’il voudrait joliment y être en ce moment. C’est rasant, les soirées de famille… on n’a pas idée de ça !…

Le prince, ennuyé de ce bavardage, cherchait à s’esquiver. Mais Gontran, très fier de causer intimement avec un héros, continuait : Lui, en fait de réceptions, il ne comprenait que les réunions nombreuses, avec beaucoup de jeunes gens, de jeunes femmes, de jolies toilettes… où on pouvait faire sa cour dans les coins et jouer…