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hara-kiri

« Oui, oui, je vous aime et je vous ai toujours aimé depuis que je vous ai vu pour la première fois. À partir du moment où la volonté inflexible de ma mère nous a séparés, il ne s’écoule pas un instant sans que je pense à vous… j’ai pleuré jour et nuit pendant longtemps… Nous retournons à Paris, mais sauf le couvent, Mme de Maubourg persiste dans ses projets. Dois-je donc être encore une fois sacrifiée et souffrir, toujours, toujours… Oh ! non… je vous en conjure, mon cher amour, employez tous les moyens pour fondre son cœur glacé… Je ferai de mon côté ce qui est en mon pouvoir et alors, j’espère que vous vaincrez.

Je t’aimerai toujours. »

Vainement Taïko-Fidé tenta de faire agir quelques influences auprès de Mme de Maubourg. Vainement il essaya de forcer la porte de l’hôtel. Mais, grâce à la bonne Kartynn, les jeunes gens s’écrivaient et cela leur donnait un peu de courage. Un jour, par une intervention involontaire du Père Boussu, ils purent se rencontrer à l’église :


« Cher ami, écrivait Solange, je suis toute heureuse d’apprendre que je pourrai te voir demain. Mon Dieu ! que le temps me semble donc long ! Je voudrais être toute la journée