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hara-kiri

mettante… Heureusement, nous sommes mieux renseignés que vous… M. Bocage n’a pas perdu son temps…

— Ah !

— Le prince a eu une autre maîtresse dont il était fou et pour laquelle il s’est battu en duel… Ce n’est même pas très vieux.

— En effet, j’ai entendu parler de ce duel.

— Celle-là, nous la connaissons, elle est très forte… elle se nomme Juliette Saurel… Elle pourrait nous servir, mais il faudrait la bien payer, car elle n’est pas femme à se laisser duper… et, murmura-t-il, nous n’avons rien contre elle…

— Je payerai.

— Alors, laissez faire M. Bocage : il la lancera sur les traces de son ancien amant… Ou nous nous trompons fort, ou elle apportera du trouble dans le ménage…

M. Bocage parla longtemps encore, développant son idée, s’efforçant de lui donner des allures machiavéliques. Par moments, une familiarité, une proposition touchant les confins de l’honnêteté révoltaient la duchesse dont le caractère altier admettait difficilement ce système de ruse et de temporisation. Pourtant elle cédait, emportée par son violent désir de dominer et de briser les résistances de Solange qui l’indignaient et l’exaspéraient à la fois.

Trois jours après, M. Bocage se rendit, assez