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hara-kiri
 


Lorsque le prince reparut au Young-Club, le lendemain d’un souper excentrique qui avait mis le Tout-Paris dés grues en rumeur, on lui fit une véritable ovation. On le croyait bien, ma foi, perdu, noyé, depuis son histoire avec Mlle de Maubourg. Y avait-il assez longtemps qu’on ne le voyait plus ! Mais c’est égal, il signalait sa rentrée par un coup de maître : Terminer un souper au violon, en chœur — chez Dodieau, disait élégamment Levrault, — pour avoir volé des carottes aux Halles, c’était vraiment inexprimable. Il n’y avait que le prince Ko-Ko pour inventer ces choses-là. C’est les femmes qui devaient faire un nez !

Fidé, très gai, se laissait féliciter. On le remettait au courant de la Grande Vie, on avait des stupeurs, en constatant son ignorance des événements : Ah ! c’est vrai, son affaire… Eh bien ! il y avait rudement du changement. Lucy s’était mariée, sérieusement, avec un Américain riche et religieux. Le dîner d’adieu avait été dans une jolie note. Par exemple, ça ne pouvait se raconter qu’à l’oreille… Partisane, devenu très faubourg Saint-Germain, ne faisait plus que de rares apparitions. On le disait fort assidu auprès de Mme Trognon et de plus en plus disposé à prendre