Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/325

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
316
hara-kiri

honteux. C’était assez lourdement dit, mais l’attaque devenait directe.

Dès ce moment, chacun, à peu près au courant de ce qui séparait ces deux femmes, comprit et prêta l’oreille. La maîtresse du prince, ravie de pouvoir enfin épancher sa haine accumulée depuis si longtemps, excitée par l’attention qu’on lui prêtait, fut brillante. En des phrases spirituellement enfiellées, elle ridiculisait Cora, la piquait de mots méchants qui faisaient rire involontairement. Sosthène Poix était tenté de crier : très bien !

Pourtant, quoique cette querelle l’amusât, Léa craignit que la victime, de plus en plus furieuse, n’en vînt aux voies de fait. Elle se leva donc, déclarant qu’on allait passer au salon. Cora et son amant sortirent les premiers. Dès qu’ils eurent franchi la porte, le journaliste partit d’un éclat de rire :

— J’espère que le couple a son paquet ! s’écria-t-il… Prince, je vous conseille de porter un masque en verre…

— Et à vous d’apprendre le pistolet, repartit Valterre, moitié riant, moitié sérieusement.

— Moi. Allons donc. Je parie que ce gaillard-là, se voyant deviné, va enrichir de sa présence une autre capitale de l’Europe.

— Prenez garde, toujours, qu’il ne vous laisse un souvenir de son passage.