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hara-kiri

vérité, son voyage en Angleterre, le jeu, les paris, l’achat d’un hôtel et d’un équipage représentaient pas mal de billets de banque, mais c’était peu de chose encore, relativement à la dépense totale. Depuis son arrivée à Paris, plus d’un million lui était passé entre les mains, quoiqu’il eût mené une existence très modeste pendant les premiers temps. Les demandes incessantes avaient commencé lors de sa liaison définitive avec Juliette. Le fait est que le coffret d’ébène où elle mettait son argent était toujours vide : À chaque instant, de nouveaux désirs amenaient des dons nouveaux de Fidé. Mais quoi ! elle avait une façon si gentille, si caressante de demander, elle paraissait en éprouver tant de plaisir que le prince ne savait pas refuser. D’ailleurs, cela lui coûtait si peu, et il était si heureux de la voir contente ! Que de fois n’avait-il pas, en cachette, comblé les vides du coffret, pour se donner la joie des étonnements ravis de Juliette ! D’ailleurs, si elle aimait à subvenir elle-même aux besoins de la maison et à faire les achats, elle était, en revanche, très parcimonieuse lorsqu’il s’agissait de dépenses au dehors, du jeu ou des soupers. Ne le grondait-elle pas alors doucement de ses folies ? Ne s’était-elle pas opposée de toutes ses forces à ce que l’acquisition du petit hôtel de l’avenue de Villiers fût faite en son nom ? Ah ! ce soir-là ! comme il se le rappelait !… Comme elle avait