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acheta dans la rue Cassini, près de l’Observatoire, une petite maison isolée, et, deux fois par semaine, donna des dîners ; après le dessert, on passait au salon, pour causer. D’abord, ces soirées, fréquentées par d’anciennes connaissances, se passèrent assez bien. Puis, le bruit se répandit, on ne sait comment, qu’on tenait table ouverte chez celle qu’on nommait familièrement : Flora. Les gens comme il faut cessèrent d’y venir ou ne parurent que par hasard, en curieux. L’élément féminin ne fut plus représenté que par la maîtresse de la maison, sa mère et une amie, Mme Berquin. D’un autre côté, Flora ne se sentait aucune disposition pour la vie cénobitique. Elle eut un amant qui fut, comme de juste, un des bons amis de son mari. Ils mirent pourtant une certaine discrétion dans leur liaison : on la soupçonnait sans certitude absolue. Mais, ils se lassèrent un beau jour, et le gentilhomme, ne se sentant plus à son aise dans ce milieu de bohèmes où les mœurs prenaient des allures de plus en plus relâchées, disparut. Flora trouva commode de faire un choix parmi ses nouveaux amis. Elle eut d’abord un auteur dramatique assez connu, puis un poète, puis d’autres. À mesure qu’elle vieillissait, ses amants devenaient plus adolescents et leurs relations moins désintéressées. Le dernier, Léon Blanche, un jeune sculpteur, propriétaire d’une très belle tête, qui lui donne l’air