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hara-kiri

— Ce n’est pas M. de Lunel… Mais faites attention, Henri, je suis jalouse…

— Vraiment ?

— Horriblement, dit Marguerite en souriant d’un air tranquille.

— Tant que cela !… Pourtant, je ne songe pas à vous trahir, je vous assure…

— Bien vrai ?

— Vous n’en douterez plus demain, répondit rapidement Valterre.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le temps étant très beau, la foule affluait vers l’hippodrome d’Auteuil, où devait être couru le grand Steeple-Chase de la Ville de Paris. Incessamment, la file des voitures de maîtres, des fiacres, des breaks et des mail-coaches déversait devant les tourniquets les promeneurs, qui se précipitaient par peur d’arriver en retard.

La lutte promettait d’être intéressante. Les Anglais, régulièrement battus depuis longtemps, devaient prendre cette fois leur revanche. Des paris énormes s’engageaient. Sur la pelouse grouillait une fourmilière humaine, houleuse, bruyante, où perçaient les appels criards des bookmakers, beuglant sans relâche. Les tribunes disparaissaient sous un gigantesque tapis vivant, auquel les coiffures, les habits sombres des hommes et les toilettes claires des femmes